Si l'organisation de hackathons dans les institutions financières n'est désormais plus une incongruité, lorsque la banque singapourienne DBS en fait un instrument à grande échelle de sensibilisation et de formation de ses collaborateurs à la transformation numérique, il reste encore matière à s'inspirer de son expérience…
En l'occurrence, l'événement, premier du genre dans la cité-état, s'est même vu attribuer un qualificatif de « MegaHackathon », parfaitement justifié tant il a atteint des proportions rarement vues dans sa catégorie. Il a ainsi rassemblé plus de 150 collaborateurs de DBS, pour une durée totale de 5 jours : 2 consacrés à des ateliers de mise en condition (autant dans l'acculturation « digitale » que dans l'adoption d'une perspective centrée sur le client) et 3 au développement d'applications proprement dit.
Autre particularité notable de la manifestation, une deuxième catégorie de participants était conviée, constituée de représentants de startups locales. L'objectif pour la banque était ici d'expliciter et de diffuser rapidement et concrètement parmi ses employés les valeurs des jeunes pousses technologiques, à travers des rencontres et des collaborations étroites, le temps d'un projet. En contrepartie, la promesse faite à ces intervenants externes était de découvrir et appréhender des besoins susceptibles de leur donner des idées de nouveaux produits et services.
Au final, les groupes mixtes qui se sont constitués au fil de cette semaine intense ont produit 19 applications mobiles, dont un certain nombre sont considérés comme viables par les organisateurs. Mais là n'était pas le résultat essentiel attendu par DBS. La raison d'être de ce « MegaHackathon » est en effet, d'abord et avant tout, de transformer l'organisation de l'intérieur, en faisant toucher du doigt aux participants une vision différente du monde, numérique et agile, qui dessine la banque de demain.
Il est vrai qu'une telle ambition est relativement classique parmi les établissements qui s'essaient à l'exercice du hackathon. Cependant, dans le cas de DBS, il semblerait que le sentiment d'urgence face aux mutations en cours motive un investissement conséquent (mobiliser 150 personnes pendant 5 jours n'est pas rien !) afin de faire adhérer une part significative de ses effectifs. Par cet engagement fort, l'impact de la démarche (et, par conséquent, l'effet d'accélération) sera ensuite démultiplié lorsque les premiers adeptes deviendront ses ambassadeurs naturels auprès du reste de la population.