Espace de travail, snacks, cafés, WiFi… le bus de demain offrira-t-il tous ses services ? C’est en tout cas ce que tente de faire la start-up Leap.
En France, la RATP prévoit une couverture 3G/4G de l’ensemble du réseau parisien en 2017. Un projet ambitieux mais qui apparaît presque déjà dépassé si l’on regarde ce que fait la start-up Leap outre-Atlantique. Basée à San Francisco, elle offre connexion WiFi, ports USB et espaces de travail dans ses bus. En fait la start-up veut repenser entièrement l’expérience du voyage dans les transports en commun. Elle prévoit ainsi une série de services allant de l’accès internet au café proposé durant son voyage.
Pour le moment l’entreprise ne propose qu’un seul parcours de 25 minutes au total dans San Francisco. Elle ne couvre donc qu’un trajet limité vers le quartier de Downtown dans lequel se situent plusieurs entreprises du milieu tech. Disposant d’une navette de cinq bus, la start-up propose un passage tous les quarts d’heure le matin et le soir.
L’ensemble du parcours digitalisé
Au-delà des services proposés, Leap se démarque par la manière dont les transports en commun sont abordés. Tout se passe sur smartphone. Avant de monter à bord, les utilisateurs voient ainsi précisément où est le bus et le nombre de places restantes. Pour payer, ils n’ont pas de ticket à composter ou de carte à valider. À la place un système bluetooth reconnaît automatiquement l’utilisateur lorsqu’il monte à bord et valide son ticket. Tout semble pensé pour éviter le moindre effort aux usagers. La start-up entend même évoluer en fonction des demandes des utilisateurs. Ceux-ci sont invités à indiquer les endroits qu’ils souhaitent voir couvrir par le service de bus. En cela, Leap s’inspire un peu du système de navettes personnalisées de MagicBus
L’intérieur des bus Leap, un espace repensé. Photos : Leap.
Mais un service loin d’être accessible à tous
Le hic dans tout cela ? Le prix. Quand un trajet dans les bus de la ville coûte 2,25 dollars (environ 2 euros), il faudra compter 5 ou 6 dollars dans un véhicule Leap, selon que l’on achète des tickets à l’avance ou non. La clientèle visée est donc clairement aisée. Par son moyen de paiement sur smartphone, la start-up écarte également les mineurs qui ne peuvent effectuer ce type d’achat comme elle l’indique sur son site. Enfin, les produits alimentaires proposés à bord, biologiques et locaux visent clairement une clientèle urbaine, aisée et éco-responsable. Le projet reste donc plutôt limité mais l’ambition est clairement affirmée par les fondateurs : le but est de développer de nouveaux parcours dans la ville d’origine avant d’investir d’autres cités américaines et de réinventer le domaine. « Les transports urbains sont un secteur avec un fort impact et qui nécessite désespérément de nouvelles idées. » affirme Scott Banister, un des premiers investisseurs.