Que le cinéma soit magique, personnellement je n'en n'ai jamais douté.
S'asseoir dans un fauteuil pour regarder s'agiter devant soi des gens qu'on ne connaît pas, qu'on nous présente comme des héros et auxquels on va immédiatement s'attacher jusqu'à avoir peur pour eux, se réjouir de leurs succès, ou rire à gorge déployée de leurs gags alors que si ça trouve on traverse une période de notre vie absolument dramatique, oui, ça relève forcément de la magie.
Et je ne parle pas de l'héroïne pour laquelle on peut ressentir instantanément, dès qu'elle apparaît sur l'écran, un amour absolu... Non, je n'en parle pas.
(Ah ! Audrey Hepburn !).
CHUT !!!
Seulement voilà, on oublie un peu vite que cette magie-là, celle du septième art, ne se résume pas seulement à des comédiens ou des comédiennes...
(Ah ! Audrey Hepburn !).
TAIS-TOI !!!
... à des réalisateurs, à des plans-séquences révolutionnaires, à des travellings de postérité, à des scénarii implacables avec suspense, humour et érotisme suggéré, à des répliques qui font mouches jusque dans les cours de récréation, à des costumes qui donnent envie de vivre à une autre époque, à des moyens financiers qui permettent des folies abracadabrantesques genre je ressuscite des monstres du Moyen-Âge qui n'ont pas existé mais qui auraient pu et que même en sachant que c'est du pipeau tu vas regarder sous ton lit avant de te coucher, oui messieurs dames on oublie un peu vite, à cause de tout ça, que sur la pellicule il y a aussi...
(Audrey Hepburn ?).
MAIS NON !!!
... il y a aussi, disais-je, le décor.