Le soleil poussait les volets, un bonheur printanier, le signe que la vie reprend réellement. Il s'était levé plus tôt probablement pour son projet actuel, hantant ses nuits devant l'ordinateur, écrivant et imprimant des pages de détails, de nouvelles idées, de rappels pour les nuits suivantes. Sa place était vide, encore chaude. Il flottait une lègère odeur vers la chambre, je me suis détendue, j'aimais ce moment où la saison permet de sortir du lit sans choc de température, direction la douche. Un parfum floral, pas le sien, pas le mien.
Et mon sourire est devenu large, extra-large, il était là, assis, en plein travail sur son écran, je devais bien dormir finalement. Lui devant son clavier, avec à côté sur notre table, deux tasses pour le thé fumé, des yaourts aux fruits, du jus frais de clémentines, des croissants, un pain au chocolat, de la baguette fraîche, du beurre salé, un petit déjeuner du dimanche mais nous étions mercredi.
Surtout un énorme bouquet de roses là, posé sur la table, pour moi.
Voilà la source des effluves légers titillant mes narines dès le réveil, malgré ma tête enroulée dans l'oreiller qui est le sien, j'adore le faire au petit matin, me gaver de lui, de sa présence invisible. Mais il était encore là, telle une petite souris, fidèle à ces instants magiques, il était sorti sur la pointes des pieds, avait fait l'aller-retour vers les magasins les plus matinaux, et là, il me souriait, attendait de voir ce sourire, gravé sur mon visage pour la journée.
Dans ses bras, dans sa chaleur incomparable, dans sa chemise, avec sa cravate, mon homme.
Et devant vos écrans, vous vous posez des questions "pourquoi ? un anniversaire ? une fête ? une date importante pour eux deux ?".
Non, rien de cela, juste le bonheur d'une surprise, de rappeler ici et là que l'amour c'est tous les jours. Je l'ai dévoré, le croissant un peu, sa chemise aussi, en lui retirant, la douche attendrait un peu, mais là, je ne vous dirai rien.
Bonne journée à vous, mon soleil était dans mon sourire, toute la matinée, toute l'après-midi, et ce soir, nous irons au théâtre, belle journée.
Nylonement