d'après UNE RUSE de Maupassant
-" Docteur, une Mme Dubrule Vous attend dans le vestibule. Cela semble urgent. " -" Un instant, Albert ; je descends. " Il était environ onze heures. -" Vite... Venez chez moi, Docteur ! ...Mon amant, Paul de Rivoire, A eu un malaise...dans mon boudoir Et...mon mari m'a promis Qu'il serait rentré avant minuit..." Sur place, je constatai le décès. L'instant d'après le mari rentrait. Près amicalement, Je l'ai appelé : -" Cher Armand, veuillez monter, Nous avons eu un accident ! " Ensuite, je fis Semblant d'enfourner deux pilules Dans la bouche du défunt mari Et ordonnais à Mme Dubrule : -" Apportez-moi des serviettes, Des sels et une cuvette ! " Armand, stupéfait, interrogea : -" Qu'y a t-il ? Que faites-vous là ? " -" J'étais resté à bavarder en voisin Avec votre femme et notre ami Quand il s'est affaissé soudain. Je l'ai étendu sur votre lit, Lui ai porté les premiers soins... Veuillez m'aider à le descendre. Vous le savez, il n'habite pas loin. Il va mieux récupérer dans sa chambre. " L'époux surpris, mais sans méfiance Me prêta assistance. On empoigna son rival désormais inoffensif. Et nus voilà dans la rue avec l'escogriffe. Je le redressai, l'encourageai, lui causai. (Il fallait aussi tromper le cocher) : -" Allons, ce ne sera rien, mon ami. Faites un petit effort et ce sera fini. " On le bascula dans le coupé. Je m'assis à son côté Et serrai la main de l'époux Qui me demanda :-" C'est grave, pensez-vous ? " J'ai crié au cocher : -" Vite, 3 place du Marché ! " En arrivant Chez feu l'amant, J'annonçai en faisant le malin : -" Il a perdu connaissance en chemin. " L'instant d'après, Je constatai le décès pour de vrai Puis je suis rentré me coucher ...En maudissant la vita dolce !