Trois ans après leur coup d'envoi en 1789, les festivités de la Révolution Française battent leur plein. Le 10 août 1792, la famille royale est emprisonnée : le dauphin mourra dans son cachot après trois années d'une captivité effroyable entre paille moisie et rats avides, à l'âge de dix ans. " J'ai dix ans ! T'vas voir ta tête dans le panier... " aurait-il pu dire à son papa si celui-ci avait vécu un an de plus et s'il avait eu la radio dans sa cellule pour écouter la chanson de Souchon.
Mais le 15 janvier 1793, Louis XVI est déclaré coupable de trahison à la patrie après sa fuite interrompue à Varennes le 21 juin 1791. Condamné à mort deux jours plus tard, il est exécuté le 21 janvier 1793.
Pourtant homme de bonne volonté, beaucoup plus cultivé qu'on ne le dit, Louis XVI se voulait un despote éclairé sensible aux idées des Lumières, prêt à entendre les doléances du Tiers Etat. Mais il n'avait pas la fermeté intellectuelle nécessaire pour réformer le royaume et s'opposer aux résistances des nobles crispés sur leurs privilèges. La mauvaise réputation du couple royal auprès du peuple est d'ailleurs en grande partie due aux rancoeurs des courtisans.
Et si l'une des causes fondamentales de la Révolution, tout autant que la philosophie des Lumières, fut la hausse du prix du pain, peut-être aurait-il suffi que les seigneurs cèdent un peu de leur richesse pour sauver leurs têtes entêtées : c'est bien mal comprendre ses intérêts parfois que d'y tenir trop. Avis aux traders qui continuent de s'octroyer des commissions astronomiques et de spéculer sur le cours des matières premières après le sauvetage de la bourse aux frais des Etats.
Rappelons tout de même à titre comparatif que du 21 au 28 mai 1871, pendant la Semaine Sanglante, l'armée versaillaise d'Adolphe Thiers fit plus de morts en réprimant la Commune (entre 20 et 25 000 fusillés) que les exécutions de la Terreur en deux ans, d'août 1792 à juillet 1794.
Ndlr : Ceci n'est pas un article d'encyclopédie. Inutile donc d'en attendre la même approche.
Publié dans l'Hebdo du Vendredi le 15 janvier 2010