Shameless (US) // Saison 5. Episode 12. Love Songs (In The Key of Gallagher).
J’avais effectivement loupé une scène cruciale de l’épisode précédent mais ils sont bêtes aussi de nous les caser au mauvais endroit. En tout cas, peu importe, ce dernier tour de piste de la saison 5 était tout de même assez foutraque et prévisible. A commencer par Fiona. Pourquoi nous avons introduit un personnage incarné par Dermot Mulroney si ce n’est pas pour en faire quelque chose. Je ne suis pas pour autant plus passionné à l’idée de voir Fiona avec lui qu’avec Gus mais pourquoi pas, seulement et seulement si la prochaine saison ne cherche pas à faire revenir encore une fois Jimmy. Ce serait dommage de gâcher ce que Shameless tente de construire chaque année simplement car Jimmy est bel et bien encore en vie. Mais la séparation entre Fiona et Gus est de toute façon inévitable, quelque chose que l’on ne pouvait pas arrêter car c’était déjà enclenché avant même que cela ne commence. Je suis cependant déçu qu’ils n’aient pas tout fait pour faire en sorte que cela fonctionne. Le fait que Gus demande à Fiona à la fin de cet épisode (ou plus ou moins la fin) qu’elle doit faire un choix : ou bien elle tente une nouvelle aventure avec lui ou bien elle le quitte, je trouve qu’il est patient de lui laisser le choix. J’aurais été à la place de Gus, j’aurais dit au revoir à Fiona depuis un sacré bout de temps. Peu importe les sentiments. La trahison a un prix.
Fiona se rend compte dans cet épisode que l’éducation qu’elle a donné à ses frères et soeurs n’est peut-être pas la bonne. J’ai trouvé intéressant qu’elle confronte Debbie face à son envie d’avoir un enfant. Debbie a envie de se marier avec son petit sportif (même si ce dernier ne sait pas du tout ce qui se trame dans son dos, le pauvre j’ai déjà peur de voir la suite de la série, surtout quand on voit à quel point il semble complètement paumé face à ses parents). John Wells s’est occupé de l’écriture de ce dernier épisode et je trouve que cela se ressent dans l’écriture. Il inflige à ses personnages une bonne dose de mélancolie. C’est un choix judicieux même si l’épisode ne brille pas par ses surprises. Debbie qui tombe enceinte (on le suppose) est quelque chose que j’attends depuis deux épisodes au moins et qui arrive donc à point nommé pour la prochaine saison. Ce que Debbie n’arrive pas à accepter c’est le fait qu’elle n’est pas une grande fille, qu’elle est encore une adolescente et qu’elle doit préserver son adolescence. Elle est en train de foutre sa vie en l’air comme le dit si bien Fiona et cette dernière ne semble pas être capable de l’en arrêter. Ce que Debbie ne comprend pas c’est que la vie n’est pas un conte de fée, que son petit ami va probablement la quitter quand il va apprendre qu’elle est enceinte et qu’il va complètement flipper à l’idée d’avoir un enfant.
Car ce dernier n’a probablement pas envie d’avoir un enfant, il est d’ailleurs la part d’adolescence que Debbie a complètement perdu. Debbie a beaucoup grandi cette année, mais pas du tout de la bonne façon. A force de trop vouloir grandir, elle se heurte à ses mauvais choix. Quoi qu’il en soit, ce que Shameless tente de faire de Debbie me plaît car c’est typiquement l’adolescente qui n’a pas eu une vie de famille très facile et qui ruine sa propre vie car elle pense qu’elle peut trouver une once de bonheur (qu’elle n’a pas eu avec sa propre famille) là dedans, dans ce conte de fée qu’elle s’imagine dans sa tête jusqu’au moment où la saison prochaine elle va probablement se retrouver face au mur. Il n’y a pas vraiment de suspense à l’issue de cet épisode, comme habituellement dans les épisodes finaux de Shameless. Le but n’est pas de nous faire revenir pour des cliffanghers mais de nous faire revenir car l’on a envie de savoir ce qui attend la suite de la vie de ces personnages. Ian se retrouve donc avec Monica. Cette dernière a un petit ami, Walter, qui l’utilise pour vendre du cystal meth. On comprend que Ian n’ait pas envie de rester avec sa mère, toujours lamentable, toujours complètement tarée dans son esprit.
Ce n’est pas ce que cet épisode a le plus réussi et ce n’est qu’une idée accessoire pour à la fois éloigner Ian et Mickey mais également pour faire revenir Monica quelques minutes dans un épisode. Pas totalement inutile mais pas du tout passionnant pour un sou. Ian reste donc cabossé et ses problèmes peuvent revenir du jour au lendemain. Lui aussi subit les conséquences d’une vie de famille lamentable. La rupture d’avec Mickey à la fin de cet épisode est l’occasion de conclure une partie de l’histoire, surtout que l’on sait pertinemment que ces deux là ne peuvent pas vraiment se quitter pour de vrai. Ce serait trop facile ils sont fait l’un pour l’autre. Les conséquences du départ de Ian pour Mickey sont dévastatrice. Il n’arrive pas à retrouver son « mojo » car Ian est celui qu’il aime. La définition de l’amour dans Shameless est tout de même assez étrange car c’est quelque chose de fatal et dévastateur. L’amour peut tuer et même détruire des personnages. C’est dingue mais c’est aussi ce qui fait la force de cette série. L’histoire de Mickey cette semaine est donc très prévisible mais fonctionne malgré tout assez bien. On sent de toute façon que leur rupture n’est pas gravée dans la roche et c’est peut-être le problème de cet épisode.
Pour ce qui est du reste des personnages, Sammi revient hanter tout le monde surgissant tel Leatherface dans Massacre à la Tronçonneuse. J’ai trouvé ce moment tellement jouissif et drôle. Pile poil ce qu’il fallait pour conclure cet épisode et la saison. Sans compter sur ce que l’épisode tente de faire de Lip (le coup du mari qui reste dans le coin afin de s’astiquer pendant que Lip et Helene coucher ensemble sur leur lit) et d’Amanda (sa crise d’hystérie était tout de même assez cocasse dans son ensemble). Je n’oublie pas Frank et Bianca et leur petite romance de plage. C’est à la fois ridicule et inintéressant. Disons que c’est tout simplement ridicule et j’ai l’impression que ces deux là n’ont pas vraiment été aidé par le scénario. Je vais occulter V et Kevin car je trouve aussi que leur histoire ne trouve pas l’harmonie des beaux jours et l’histoire de Carl n’apporte pas encore suffisamment de substance à la série pour devenir effectivement pertinente.
Note : 7/10. En bref, fin de saison sympathique même si certains personnages ne trouvent pas forcément le salut qu’ils auraient mérité.