

Le lac Suwa dans la province de Shinano, (c) Hokusai
"Céder à l'invite du tronc couché
Céder à l'antique blessure
guérie par la résine du temps
Au sortilège d'un après-midi
Aux murmures ininterrompues de l'été
A la félicité de l'attente, à l'arrivée
inattendue d'une amante de rêve
Au bourdonnement autour des mûres
que les renards ont crachées
Aux écailles de serpent muées en papillons
A la soif qu'étanchent seules les larmes
A l'irrépressible nostalgie renée
Céder à l'invite du héron debout
Qui, près de l'étang, là-bas
Tend le miroir d'un soir doré
au coeur de la mémoire terrestre."
"Réduit au plus ténu du souffle
Et faire écho en silence
Au respir des sycomores
Quand l'automne les pénètre
De son haleine d'humus et de brume
A la saveur de sel après larmes
Réduit au plus ténu du souffle
A rine de moins qu'échange

"Au bout de la nuit un seuil éclairé
Nous attire encore vers son doux mystère
Les grillons chantant l'éternel été
Quelque part la vie vécue reste entière"

A l'orient de tout. Oeuvres poétique s, François Cheng, Préface d'André Velter, Poésie/Gallimard, septembre 2005, 7.10 euros