Taxe carbone

Par Tournesol

Taxe carbone 03 septembre 2009.

Quand on parle de la taxe carbone les réactions sont diverses. D'aucun disent qu'il y a consensus, d'autres qu'elle est trop faible et enfin il y a les opposants à ce nouvel impôt.

Il faudrait une fois pour toute être pragmatique dans ce pays. Nous sommes bien entendu tous d'accord pour dire qu'il y a péril en la demeure Terre. Mais très honnêtement est-ce qu'une taxe supposée changer les comportements de consommation des Français va faire quelque chose.

Bien évidemment non, les plus gros pollueurs auront les moyens de payer cette taxe, les plus démunis seront très lourdement sanctionnés.

Ne croyant pas par définition aux promesses des politiques qui ne s'adressent qu'à ceux qui y croient . Je pense qu'il y a de quoi douter. Et je suis persuadé que ces taxes iront dans les caisses de Bercy pour compenser la taxe professionnelle supprimée dernièrement.

Comme toutes les réformes à vocation fiscale ou pseudo fiscale engagées par Sarkozy il y a un constat à faire : elles mettent un chantier pas possible tous azimut et sont toujours compensées par autre chose. Autrement dit : "ce que je te donnes d'un côté, je le reprends de l'autre ".

Mais nous sommes bien loin du réel problème qui préoccupe nos sociétés qui ayant péché par excès et sans réfléchir aux conséquences d'une économie sauvage se trouve désormais face à un mur...Le capitalisme et l'économie libérale ont fait fis de la nature et de l'écologie et bien maintenant se sont elles qui se rappellent à nous.

Il y a plusieurs défis à relever dans les cinq à dix prochaines années :

  • le réchauffement de la planète,

  • l'indépendance énergétique,

  • la déforestation,

  • la maîtrise des ressources en eau,

  • la natalité,

  • l'aide au développement écologique et durable vers les pays qui se construisent.

    Personnellement la taxe carbone ne me semble pas être très efficace pour relever ces défis humanitaires et universels. Il faut enfin admettre que les seuls efforts de la France ne suffiront pas pour enrayer ces phénomènes climatiques. Le seul mérite que je lui accorde et il est certainement de taille c'est la valeur d'exemple qu'elle peut avoir. L'exemple seul ne suffira certainement pas et il faudrait deux axes de réflexion : ralliement de tous les états industrialisés et une aide très importante pour les pays en voie de développement. Aide qui devrait leur permettre de ne pas commettre nos erreurs et réduire de manière durable la consommation d'énergie fossile et leur rejet de gaz à effet de serre.

    Un prélèvement universel de 1% sur tous les flux financiers réalisés par les investisseurs et les banques devrait suffir pour couvrir cette action. N'étant pas économiste je n'est pas vérifié ces chiffres il ne s'agit que d'une hypothèse de travail.

L'indépendance énergétique est importante. Beaucoup de pays n'ont pas la chance de pouvoir utiliser de l'électricité vecteur cruciale de l'éducation, l'information, santé et la production, ce qui restreint leur capacité au développement.

A remarquer que se sont souvent les pays de l'hémisphère sud qui sont défavorisés mais qui dispose d'une richesse inépuisable en terme de ressources : le soleil.

Alors que peut attendre le nord, le point de non retour avant de se mettre à inventer des solutions adaptées et efficaces en terme de panneaux solaires ? Non la taxe carbone est la solution pour nos politiques...

Mais il ne faut pas croire que l'hémisphère nord n'est pas concerné ce serait faux. Car si la France tire son énergie électrique des centrales nucléaires la plupart des pays européens fonctionne encore au charbon et au pétrole qui rejètent des milliers de tonnes de carbone dans l'atmosphère. Là encore la taxe carbone serait la solution ?

Bien entendu c'est non.

Comme je l'ai déjà noté dans une chronique ou l'un de mes commentaires, chaque client propriétaire dune maison est un producteur potentiel d'électricité. Encore faut-il là aussi qu'il y ait une réelle volonté politique.

Pourquoi et bien ce n'est pas difficile, un simple exemple. Une installation de panneaux solaires photovoltaïques est vendue aux environs de 20.000 € pour produire en moyenne 2000 kWh/an. (les aides 3000 € + le crédit d'impôts 8550 C2E). Alors si on imagine que chaque propriétaire d'une maison mette des panneaux solaires nous aurions une production annuelle excédentaire en Europe sans aucune dépendance des producteurs de gaz et de pétrole.

En poussant un peu plus loin la réflexion pourquoi ne pas supprimer toutes les usines à gaz que constituent les crédits d'impôts , les d'aides des conseils généraux ou de l'ADEME et de demander à EDF de les installer gratuitement sur les toitures de leurs clients qui l'accepteraient sans bien entendu racheter l'énergie produite. Je pense que ce plan serait intéressant à étudier car EDF est partenaire du producteur de panneaux photovoltaïques " http://www.firstsolar.com/ " (J'ai lu cette information il y a quelques années). EDF, une des meilleures entreprises de France et d'Europe pourrait ainsi envisager des prix d'achat compétitifs permettant ainsi un amortissement très rapide de l'investissement.

Là par contre je serais assez d'accord pour qu'une partie de la taxe carbone serve à réaliser un tel plan. Mais encore faut-il une volonté politique de changement réel et non virtuelle comme c'est trop souvent le cas dans notre pays.

Ici deux idées fortes : indépendance énergétique, démocratisation des pays producteurs. Effectivement la baisse de la consommation entrainant la baisse des prix de fournitures permettrait une démocratisation plus rapide de ces pays producteurs. Voir " La terre perd le boule " par Thomas L. Friedman.

Dans ces deux hypothèses je ne vois pas ce qui peut s'opposer à une telle mise en œuvre si ce n'est les lobbies pétroliers qu'il serait temps de ramener à la raison verte.

Tous les problèmes relevant de l'indépendance énergétique induisent le réchauffement de la planète et rien ne sera possible sans un consensus mondial et la mise en place des moyens communs nécessaires à leur mise en œuvre.

Pendant que vous me lisez, en 20 minutes 480 hectares de forêts amazoniennes seront détruites. A ce rythme là, la terre ne sera plus en mesure s'assurer ses fonctions vitales pour les espèces animales vivantes, dont l'homme fait partie je vous le rappelle.

Depuis une vingtaine d'années le changement climatique dû ou pas à l'homme est largement visible.

Peut-être pourrions nous nous interroger.

Catastrophes naturelles régulières, tempêtes ouragans cyclones de plus en plus violents sont la conséquence de toutes les déforestations en Amérique du sud et en Asie. Nous avons crée de toute pièce un trou noir pour satisfaire des besoins qui ne sont pas vitaux. Nous y avons fait disparaitre plus d'espèces vivantes en 20 ans que la nature en deux millions d'années. Nous cultivons de la terre brûlée.

Les pollutions chimiques détruisent les milieux marins, la flore la faune etc..mais peut-être n'est-il pas nécessaire de refaire un nouvel inventaire de toutes ces destructions faites par l'homme.

Je pense que l'humanité devrait se mobiliser pour mettre en œuvre des technologies novatrices et créatrices de richesses et d'emplois dans le respect de l'environnement. Mettre toute son énergie non pas dans une nouvelle taxe qui ne sert que ceux qui ont les moyens de la payer mais dans l'harmonisation de tous moyens permettant d'assurer à chaque être humain un accès à l'eau, l'électricité, l'éducation, les soins et la liberté.

Si nous continuons à gérer tout cela comme il semble que nous soyons partie pour le faire, alors que la crise était un fabuleux moyen de réfléchir ensemble sur ces problèmes, nous allons droit dans le mur et nous n'aurons alors plus les moyens d'y faire face et de revenir dessus.

Il est impératif pour l'homme de revoir sa copie s'il veut que son espèce survive.