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Croissance obsédante ou prospérité responsable ?

Publié le 02 avril 2015 par Gommette1

Dans l'Histoire de l'humanité, les périodes de crise sont généralement suivies de périodes de croissance, généralement... Aujourd'hui, l'enlisement économique, entretenu par des dirigeants politiques indigents, et demain, le déclin de la croissance ou son absence est inéluctable. Une descente (jusqu'au crash ?) due à plusieurs facteurs : un endettement mondial incontrôlable avec des déficits privés et publics abyssaux, un vieillissement de la population, une rareté des matières premières, une pollution toujours galopante, une société de consommation et du gaspillage au bord de la thrombose, une productivité poussive...

Lors du forum Empreintes des Marques, qui s'est tenu il y a peu à Bordeaux et dont j'avais la charge éditoriale et l'animation, était placé sous le signe constructif de " la grande mutation ". Face à un public nombreux et attentif, les intervenants pertinents ont débattu, échangé, partagé leurs points de vue pour dresser un état des lieux et apporter des idées pour sortir de cette spirale. Des intervenants qui, loin de baisser les bras, relèvent leurs manches pour inspirer des lendemains qui murmurent.

Difficile de résumer ces deux jours de réflexion, je m'arrêterai sur l'émergence d'une pensée économique qui voudrait ne plus s'obséder à s'accrocher à une croissance illusoire, mais à imaginer une prospérité responsable. Une félicité économique qui ne doit plus être marquée par une expansion frénétique et une surabondance vaine, mais par une prise de conscience commune des limites de notre société de consommation, des limites à une croissance destructrice et délétère. Les institutions actuelles et les représentations politiques sont incapables de s'engager dans cette voie, par manque de courage, de volonté, d'imagination et par le conservatisme d'un système qui les protègent... provisoirement ! Particulièrement en France. Ce sont les entreprises, les consommateurs et les citoyens qui vont imposer la rupture (et je ne parle pas de révolution), une rupture à la fois exploratoire et réformiste qui est déjà en filigrane.

Ex-ministre vibrionnant et politicien repenti désormais engagé dans l'entrepreneuriat, Arnaud Montebourg a animé une Master Class qui a été très suivie. Homme de conviction et empreint d'un caractère optimiste et volontaire, Arnaud Montebourg a adhéré à cette rupture en espérant que la France en soit le moteur, comme au Siècle des Lumières. A condition que les " Français se modèrent, a-t-il souligné, alors que notre société est en train de se radicaliser. Il faut un projet politique, une vision globale ". Défenseur du Made in France, il a fustigé la tentation terrible du repli, l'étouffement économique par une classe politique vivant hors sol, invitant les forces vives à s'ouvrir au monde et à inspirer un nouveau modèle. " La France a un message extraordinaire à adresser au monde, un message identitaire, mais aussi économique. La France a un rôle très important dans l'histoire industrielle du monde ", a-t-il déclaré. Un rôle certes industriel, mais aussi symbolique : les Français ont la capacité à penser le monde autrement, à porter un message constructif, à condition qu'ils regardent l'avenir avec un minimum d'enthousiasme... et en ignorant une classe politique qui ne voit plus que son nombril, réfugiée dans une apathie incompréhensible.


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