Avouons-le, Seuls contre tous n'est pas le roman le plus innovant de l'année. La romance ne brille pas par son originalité et les personnages principaux sont assez plats. En revanche, il faut remarquer l'effort de l'auteure pour nous dépeindre une belle fresque contemporaine : embrouilles familiales, alcoolisme, drogue, violence, parentalité précoce, problèmes financiers, cartel... Bref, la jeunesse américaine dans toute sa décadence. C'est fort et captivant, malgré certaines facilités attendues dans l'intrigue. Le panel de personnages est intéressant : la mère abusive, le père alcoolique ou le frère impliqué dans des affaires louches... La vie est loin d'être rose dans l'univers de Victoria et Mickey. Mais dans ce brouillard, les deux amoureux affrontent le monde, main dans la main : la petite fille sage, le bad boy au passé trouble ; lui Roméo, elle Juliette ; la romance parfaite.
Malheureusement, un bémol majeur dans la traduction de l'anglais au français freine dangereusement la lecture : les deux personnages principaux, âgés de 17 ans rappelons-le, qui vont dans le même lycée, suivent les mêmes cours, et bien ces deux jeunes gens, tenez-vous bien, se vouvoient. Oui, oui. Pendant environ 150 pages, Mickey et Victoria se vouvoient dans la rue, dans les couloirs du lycée, dans les salles de classe... Une erreur à mon avis, qui décrédibilise l'histoire (nous sommes loin de Mister Darcy après tout !).
En bref, une lecture sans surprise mais qui est de circonstance (et oui la Saint Valentin n'est pas si éloignée). A noter cependant une plume agréable et fluide, qui ravira les lecteurs (ou plus précisément les lectrices) qui sont des amateurs invétérés de ce genre de romance adolescente.