True Blood : 5.09 / 5.10 Everybody Wants to Rule the World & Gone, Gone, Gone
Si j'ai bien suivi le nouveau Bill ne fait pas vraiment l'unanimité. Bizarrement, je ne l'ai jamais trouvé aussi intéressant et utile à l'intrigue. Son basculement reste bien géré, sa trahison envers Éric le scellant et il donne une nouvelle ampleur à la menace de l'Autorité avec cette formidable idée de destruction des usines de Tru Blood. Bon bien sûr, il est encore loin d'être au niveau de Russel. Celui-ci est plus en forme que jamais, faisant à la fois office d'élément comique et de bad-guy de choix. Son duo avec Newlin offre des moments géniaux d'absurdité dans la pure tradition True Bloodienne. À travers ce combo, les loups-garous trouvent d'ailleurs enfin un intérêt en offrant involontairement Emma comme loup de compagnie, ce qui sert par la même occasion à rattacher Sam et Luna à l'arc des vampires. C'est d'autre part un plaisir de voir Russel retrouver son indépendance et ses ambitions délirantes. C'est véritablement quand le personnage peut laisser libre cours à sa mégalomanie que la performance de O'Hare est la plus appréciable et peut lui donner une vraie envergure d'antagoniste. L'opposition de l'Autorité à ses projets est une complication assez prometteuse, annonçant un chaos des plus prenants... Mais qu'il va falloir gérer avec soin.
Pendant ce temps, la recherche du meurtrier des parents de Sookie et Jason emprunte des détours plus abracadabrantesques les uns que les autres. Si cela peut agacer, cela ne me dérange personnellement pas plus que ça, l'essentiel des contre-temps s'avérant plutôt funs. Celui qui propulse Sookie en plein milieu de l'arc des haters est certes très tiré par les cheveux mais renforce l'impression de délire général qui m'amuse toujours dans True Blood et décloisonne un peu tout le monde. D'autre part, je n'ai rien contre les recherches qui s'éternisent dans la mesure où cela permet d'exploiter un peu davantage le duo Sookie/Jason qui c'était fait rare mais toujours étonnamment attachant et drôle. Dans un autre genre, le duo Pam/Tara est toutefois bien plus savoureux même s'il n'y a pas grande évolution à signaler. Leur rébellion contre l'Autorité donne juste quelques moments badass assez jubilatoires et entame un rattachement à l'intrigue principale assez prometteur.
Pas des plus excitante sans non plus m'ennuyer jusque là, la traque des haters s'est quant à elle finalement révélée dans ses derniers instants. Le taux de WTF moments à la minute est soudainement multiplié par deux et on s'éclate beaucoup plus. Le parallèle avec les KKK est certes grotesque mais si l'on oublie cette tentative de la série de donner un peu de profondeur à tout ce foutoir, on a du divertissement efficace. La réapparition incongrue du shérif Bud dernièrement trouve même un intérêt pendant que le duo Sam/Luna se révèle étonnamment fun et attachantL'affligeant arc de Terry et du monstre de Lost s'achève également, Terry exécutant son sergent, apaisant ainsi les esprits tourmentés. Avant d'en arriver là, pas un seul twist ne surprend et on finit en nous servant une morale à base de loi du Talion un peu douteuse pour justifier les crimes des soldats en Irak... Mais ça reste un soulagement d'être enfin débarrassé de cette histoire, tout juste regardable pour Carrie Preston, toujours crédible dans ses gesticulations. Au milieu de tout ça, la série a jugé que le moment opportun pour se séparer de Hoyt était arrivé. Je n'ai pas bien compris pourquoi maintenant mais je lui en suis reconnaissant quoi qu'il en soit. On avait plus que fait le tour du personnage qui devenait un boulet pour tout le monde. Étonnamment, ce n'est pas par la mort que le personnage trouve sa porte de sortie dans la série et c'est un judicieux choix des auteurs que de se débarrasser de lui en faisant de son départ sa propre initiative. Ça rachète un peu le personnage à mes yeux et offre une belle scène d'adieux avec Jason et Jessica, concluant leur triangle avec l'émotion qu'il n'a jamais eu.
En conclusion, en dehors du vrai manque de cohésion entre les intrigues et d'une tendance au surplace, je n'ai toujours rien contre cette saison 5 qui remplit globalement bien son contrat de divertissement. Le loufoque revient en force, les combinaisons de personnages fonctionnent et les arc principaux passent enfin la seconde. Ça ne vole pas toujours bien haut, mais je ne boude pas mon plaisir.