Résumé historique des Comores,1890 (Mode texte)

Publié le 12 juin 2008 par Llachery @vestigesmaore

In "ETUDE SUR LES ILES COMORES"

Edmond.LEGERET

1890

Imprimeur GRAMPOGER PARIS

L'histoire des Comores est assez difficile à établir, si l'on remonte à une époque assez reculée ; cependant il semble résulter d'un ancien manuscrit arabe trouvé à Mayotte, que les premiers habitants des Comores furent les Irduméens ou Arabes.

Leur arrivée dans le pays parait avoir suivi de très près la fin du règne de Salomon. Voici, nous dit ce manuscrit, l'histoire " des temps anciens dans les iles Comores, c'est-à-dire Gazizad, Anjouan, M'Heli et M'Ayata. Nos aïeux nous apprirent que des quatre iles Comores, Gazizad fut habitée la première après la venue du prophète Salomon-ben-Daoudou, que la paix de Dieu soit avec lui.

A cette époque apparurent deux Arabes venant de la Mer Rouge, avec leurs femmes, leurs enfants et leurs domestiques ou esclaves.

Ils s'établirent à la Grande Comore. Après, il arriva beaucoup d'hommes d'Afrique, de la côte de Zanguebar pour habiter dans les îles.

Mais cet écrit ne dit pas par la suite de quelles circonstances les Arabes se fixèrent aux Comores. Est-ce le hasard de la tempête ou le désir de la conquête qui les poussa vers ces régions ?

Dans son histoire de la grande île Madagascar , de Flacourt parle d'une tribu arabe, les Zaffe Hibrahim (enfants d'Abraham), qui se seraient fixés à Madagascar, à une époque paraissant concorder avec celle indiquée sur le manuscrit . C'est, d'autre part, une tradition locale, qu'une colonie d'Arabes, sectateurs ,d'Ali, serait venue se fixer aux Comores, sous la conduite d'un prince de l'Yemen.

Ce prince, après avoir soutenu un grand nombre de combats, aurait été vaincu et aurait pris la fuite avec sa famille et une partie de ses sujets. Une tempête aurait dispersé ses vaisseaux et trois bâtiments seuls auraient pu se sauver.

Le chef serait allé s'établir à Anjouan ; ses sujets se seraient fixés à Maoulé (Mayotte), Mohéli et à la Grande Comore.

Après les Arabes, sont venus des noirs de la côte d'Afrique, de la tribu des Zendjés et des Chambaras.

Les Persans de Chiraz , qui trafiquaient avec la Côte d'Afrique à Magdochon et Kiloa, débarquèrent aussi aux Comores, vers l'an 360 de l'Hégire (1).

A partir du xvi éme siècle, l'histoire devient plus nette et plus précise.

C'est vers les années 1500 et 1505 que des Portugais abordèrent à la Grande Comore, mais ils n'y restèrent pas longtemps et firent place à un parti considérable de Chiraziens venus sous la conduite de Mohamed-Ben-Haïssa. Ces nouveaux immigrants s'établirent à la Grande Comore, à Anjouan et à Mohéli.

Peu après, les Portugais, dit à ce sujet le manuscrit de Mayotte, il est venu beaucoup d'hommes de Chiazi pour rester dans les îles . Ils sont partis de Palestine au nombre de sept boutres.

Le premier aborda Souahéli, le deuxième à Zanzibar, le troisième à Tonguy, le quatrième à Gongué, le cinquième à Gazidad, le sixième à Anjouan et le septième à Boueni sur la côte de Madagascar.

Dans chacun des sept boutres, il y avait un prince de Chirazi, et tous professaient la religion mahométane et, dans tous les pays cités plus haut, il y eut un prince de Chirazi qui régna. Ceux qui sont arrivés a Boueni ne régnèrent que fort peu de temps ; ils furent dominés par les Sakàlaves,qui sont " encore aujourd'hui leurs maîtres ils sont connus sous le nom d'Antalaoussi Antalota.

Les migrations malgaches suivirent de près l'arrivée des Portugais. Parmi elles, il faut citer notamment l'arrivée à Mayotte d'une troupe nombreuse de Sakàlaves qui vint s'établir dans cette île au commencement du xvi éme siècle sous la conduite de Diva Marné, un des chefs du Boueni. Les émigrations de Sakàlaves devinrent plus tard très fréquentes, à la suite des guerres

qui ensanglantaient les pays malgaches. Enfin, la traite des esclaves introduisit dans les Comores une foule de Makois, de Montchaous, de Cafres, de Chambaras, etc... venus de Madagascar et de tous les points de la côte d'Afrique. Des Indiens de Bombay, venus pour faire le commerce, introduisirent encore un élément nouveau dans cet étrange mélange de races, qui constitue la population des Comores.(1) Vers 970 du calendrier Julien-Grégorien
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