Même si je ne connais pas la Palestine, j'ai l'impression de toujours l'avoir eu à l'esprit et au coeur. Je pourrais des heures parler de ce bout de territoire à 20.000 lieux de la mer de mon quotidien. Tout a commencé avec la 1ere Intifada et mes grands cousins qui arboraient fièrement leurs keffiehs. Je n'avais ni l'âge de comprendre ni celui de me sentir concernée à l'époque mais plus la question revenait sur la table des négociations familiales plus mon attachement pour la cause palestinienne grandissait. Ma vraie prise de conscience en revanche, n'était pas liée à des considérations religieuses ou ethniques car tout a commencé avec mon amour naissant pour Berlin et son mur-frontière brisé. J'ai beaucoup pleuré en pensant à l'avant 1989, déjà si loin et pourtant tellement récent. Plus j'avançais, plus cette barrière entre 2 mondes alimentait une rage en moi. Pour en faire une colère salutaire, il me faudra quelques années pour la canaliser. Tout ça me poussera ma curiosité à s'intéresser aux murs du Monde. Les visibles comme les invisibles et forcément aux frontières symboliques tout comme réelles. Celui qui a un accès minimal à l'information, connait ces lieux où sont érigés les murs visibles : Berlin, Chyre, Ceuta, la frontière américano-mexicaine, les gated communities du monde et bien sur la " barrière de sécurité " israélienne. Mais pour ce qui est de l'invisible, on joue dans la cour de la subtilité. Il nous faut ouvrir l'oeil très grand pour voir qu'il nous encercle tout autant qu'il nous divise. A trop se tourner vers l'intérieur, on finit par se replier sur soi-même et par se protéger de ce qu'on croit être un péril. Je n'écrirai pas sur la récente Gaza-strophe parce que ça serait nier les autres conflits qui déchirent le monde. L'Impérialisme, la Colonisation et l'Inhumanité restent le quotidien de nombreux peuples à travers la planète. Il serait insultant de réduire plus de 6 décennies palestiniennes à quelques mots d'une facilité déconcertante, de plus les miens. A quoi bon écrire pour écrire ? A quoi bon écrire et tomber dans des analogies insultantes ? Quoi de plus abjecte qu'écrire pour donner une voix aux sans voix ? Je m'épargne un paquet de larmes et de contrariétés en vous épargnant mon blabla. J'ai encore du mal à comprendre comment l'humanité fait-elle pour dormir tranquille? N'a-t-elle que de la haine et aucune conscience? J'espère que ce récent événement ouvrira les yeux du Monde qui jusqu'alors a su rester bien trop aveugle, sourd et muet en niant ceux dont la seule faute est d'exister. Pour faire la paix, il faut déjà faire la justice, also... Wir sind alle Palestinian !