Enfant, la maladie ne la quittait jamais... Elle en profitait donc pour lire, pour explorer des mondes. Pour découvrir des personnages aussi singuliers qu'attachants. Mais qui aime lire, aime forcément écrire. C'est bien ce qui l'a amenée à rédiger à l'âge de neuf ans sa première nouvelle.
Dans ce récit, elle racontait la fouille policière dont a été l'objet sa domestique noire. Cette personne dont parlent ces quelques lignes à la troisième personne du singulier s'appelait Nadine Gordimer. Elle était romancière. Une femme de lettres qui vit le jour le 20 novembre 1923, à Springs, en Afrique du Sud. Elle n'est plus de ce monde, elle est dans le royaume des anges.
Comment ne pas se sentir attristé voire bouleversé par la disparition d'une telle personnalité, superbe, distinguée par les jurés du Nobel de la littérature, remarquablement humaine. Qui fit de la littérature un espace où le panache de l'écrivain se met au service d'une grande cause. Car Nadine Gordimer fut une ardente militante anti-apartheid. Nelson Mandela était son ami. C'est en étant revêtue de cette amitié inébranlable, généreuse, qu'elle n'a cessé de soutenir l'ANC, de défendre ses membres devant les tribunaux d'alors.
Née d'un père juif lituanien et d'une mère anglaise, prix Booker Prize pour Le Conservateur, Nadine Gordimer manquera à ce monde.
Guillaume Camara