Vu l’engouement que soulève désormais ce mouvement chez le grand public, la Pinacothèque devait bien sortir les barbouilleurs de l’ombre pour redonner au « Pressionnisme » ses lettres de noblesse. Jusqu’au 13 septembre 2015, son exposition met à l’honneur près d’une centaine d’oeuvres réalisées entre 1970 et 1990, par des bombes hors pair comme Phase 2, Toxic ou Bando. Autant d’illustres inconnus pourtant passés maîtres dans leur discipline underground, n’en déplaise à «la bêtise mondaine culturelle» que le musée épingle au passage. Quand les artistes modernes et «mainstream» cherchent avant tout à trouver la recette miracle qui fera parler d’eux, serions nous passés à côté d’une révolution silencieuse qui remet la confrontation créative au goût du jour ? C’est la question que pose la Pinacothèque d’une manière résolument didactique, histoire de piquer la curiosité des plus réticents au Street art sans les bombarder de clichés. Que l’on accroche ou non, ce voyage visuel vaut largement le coup d’oeil, ne serait-ce que pour admettre que le graffiti représente bien plus qu’un vulgaire gribouillis: considéré enfin et à juste titre comme un courant artistique. De quoi succomber à l’appel de la rue le temps d’une expo’.