La Galerie Jean-Luc+Takako Richard organise une exposition rétrospective avec dix huit peintures couvrant chaque décennie, certaines de petite taille, d'autres pesant plusieurs centaines de kilos.
L'exposition comprendra quelques œuvres rares des années 50, peintures déjà épaisses sur châssis et toiles, aux couleurs sombres, d'une esthétique gestuelle non expressionniste en ce sens qu'elle n' a pas pour vocation de retracer une gestualité du corps ou un état d'âme, mais celle de donner à voir la masse picturale en soi.
Dès les années 60 chez Bram Bogart, la peinture-matière et la peinture-représentation ne font qu'un. La peinture s'autonomise en s'affranchissant du chassis-toile. La couleur devient matière et donc volume. À partir des années 70 son langage plastique est formé et il va pouvoir en explorer toutes les possibilités jusqu'à aujourd'hui.
Possibilités sculpturales de la couleur-matière déposée en boules, en creux, en torsades, brossée en aplats, déposée circulairement, de la peinture aplatie par l'empreinte d'une surface plane qui s'insère dans la peinture et la repousse aux bords, formant un cadre naturel qui ressort lorsque le panneau est enlevé. On peut découvrir également l'extrême richesse de sa palette chromatique allant des couleurs vives et joyeuses aux teintes pastel les plus douces, très peu connues en France, et apprécier la finesse de ses arrangements de couleurs, allant d'une esthétique all-over d'une grande variété de couleurs à des monochromes extrêmement différents les uns des autres.
Le retour de la matière en peinture chez les jeunes artistes new yorkais, californiens ou berlinois et français, qu'ils soient abstraits ou figuratifs, rendent Bram Bogart plus contemporain que jamais.
La galerie Jean-Luc+Takako Richard défend aujourd'hui deux peintres qui ont intégré physiquement la tridimensionnalité en peinture au XXe siècle, Bram Bogart en Europe et Ron Gorchov aux Etats Unis.