Darling Arithmetic est le 3ème album de Villagers, groupe mené par Conor O’Brien. En fait, ce nouvel album a été chapoté de bout en bout par O’Brien et il a même joué tous les instruments. Donc bon, l’idée de groupe reste somme toute relative dans le cas de Villagers. Ceci dit, cela n’enlève en rien à la beauté de ce 3ème disque, placé sous le signe de l’amour sous toutes ses formes (naissant, fini, interdit etc.).
Au programme, nostalgie, mélancolie, guitare sont au premier plan, avec quelques petites touches de piano et quelques voix extérieures qui viennent s’incruster par endroit. Oui, c’est de la folk mais de qualité.
Si Darling Arithmetic est très court avec ses 36 petites minutes, il faut bien se dire que cet album a très peu à jeter pour les amateurs du genre. Tu connais donc déjà notre amour pour Courage qui ouvre le bal suivi de près par Everything I am is Yours mais c’est Dawning On Me qui leur vole la vedette dès le début et qui nous plonge dans l’univers confortable de Villagers. Le morceau suivant, Hot Scary Summer finit de nous installer tandis qu’on retrouve un Conor entre parlé et chanté, pour une ambiance musicale qui devient de plus en plus chaleureuse au fil du morceau qui, lui, annonce une toute autre histoire : la fin d’un amour.
Mais voilà, la contrebasse de The Soul Serene vient enfoncer l’auditeur dans d’autres tourments. Pourtant, une légère guitare alliée à la voix douce d’O’Brien viennent apaiser un peu les maux. Moment exquis dans un album qui en est déjà à la moitié. Et si tu es arrivé à ce niveau de l’écoute, tu auras compris, qu’on est dans l’intimité de Villagers. Le morceau-titre, Darling Arithmetic, en est l’exemple parfait : envolée au piano, doublé de voix mêlées, guitare discrète. L’équilibre idéal.
Plus que 3 morceaux à écouter et Little Bigot vient nous troubler. Une orchestration plutôt maîtrisée et ambitieuse. On ne s’attendait pas à tant d’audace de la part d’O’Brien à ce stade-là de l’album. Ça prend une autre direction et c’est bien trouvé. No One to Blame offre une nouvelle couleur atmosphérique en milieu de morceau tandis que les paroles ne cessent de revenir sur les faiblesses de l’auteur. Si tu ne craques pas sur ce titre, tu n’as pas de cœur !
So Naive se charge de fermer le voyage dans le monde introspectif de Conor O’Brien et de Villagers avec une guitare rappelant l’univers de Nick Drake. On ne serait pas surpris de voir figurer Pink Moon dans les inspirations du meneur.
Au final, si l’album est court, on n’a aucun mal à l’écouter en boucle. De préférence, près d’une cheminée, un verre de vin en main et un plaid sur les épaules tandis qu’il pleut dehors. Allons au bout des clichés, ça fait pas de mal. Un chouette voyage en compagnie de Darling Arithmetic, comme si l’amour était mathématique. (et en bonus, la pochette est vraiment belle !)
Darling Arithmetic sort le 13 avril prochain…