Il s’agit du lévétiracétam, un antiépileptique à large spectre. Ce médicament, testé ici sur 54 patients atteints de déficience cognitive légère, semble contribuer à restaurer la mémoire visuelle et calmer une hyperactivité liée au déclin cognitif dans une zone du cerveau. La bonne nouvelle est que ce médicament est déjà disponible, ce qui est moins positif, c’est que ses effets sur la mémoire sont peu durables. Mais l’espoir d’un principe actif est là. Des conclusions publiées dans la revue NeuroImage: Clinical.
De précédentes études avaient déjà montré, en cas de déficience cognitive légère amnésique, une activité plus élevée dans une zone du cerveau (précisément une des aires du gyrus denté de l’hippocampe) au cours de tâches de mémoire liés à la reconnaissance de formes. Or le lévétiracétam a démontré, lors d’études sur l’animal, sa capacité à réduire cet excès d’activité. Les chercheurs ont donc souhaité vérifier les effets du médicament avec des tests de mémoire.
Les chercheurs de l’Université Johns Hopkins ont mené cet essai croisé randomisé sur l’effet du lévétiracétam sur la fonction cérébrale chez 54 patients atteints de déficience cognitive légère amnésique -donc à un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer mais non encore diagnostiqués avec la maladie- et 17 témoins » sains « . Les chercheurs ont évalué la capacité cognitive des participants et surveillé leur activité cérébrale par IRM, sous lévétiracétam (3 doses testées : 62.5mg, 125mg or 250mg) puis placebo, comparé les résultats cas vs témoins. Pour chaque essai, les participants ont pris le médicament ou le placebo 2 fois par jour durant 2 semaines avant de faire les tests cognitifs » sous » scanner du cerveau. L’essai permet de constater que,
· Les cas présentent bien cette suractivité de la zone gyrus denté de l’hippocampe au cours d’une tâche de mémoire de reconnaissance d’image,
· les participants ayant reçu le traitement (62,5 mg ou 125 mg) obtiennent de meilleurs scores sur la tâche de mémoire visuelle vs placebo.
· La dose la plus élevée de lévétiracétam (250 mg), en revanche, n’améliore pas les performances chez les patients atteints.
· L’imagerie cérébrale montre également que chez les participants atteints, 125mg de levetiracetam permettent de réduire l’excès d’activité cérébrale, vs placebo, mais les doses inférieures et supérieures n’entraînent en revanche, aucune différence.
Une piste intéressante, mais à confirmer : Les chercheurs concluent que de faibles doses de lévétiracétam contribuent à améliorer, chez les patients atteints de déficience cognitive amnésique légère, la performance sur des tâches de reconnaissance visuelle. Cependant, l’effet ne semble pas durable. A partir de ces résultats tout de même prometteurs, il reste difficile d’affirmer que le médicament permettrait de réduire le risque de démence. De nouvelles recherches sur un échantillon plus large de patients doivent donc confirmer cette piste intéressante, sur un médicament déjà disponible.
Source:NeuroImage: Clinical February 21 2015doi:10.1016/j.nicl.2015.02.009Response of the medial temporal lobe network in amnestic mild cognitive impairment to therapeutic intervention assessed by fMRI and memory task performance
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