Drôle de drame

Publié le 07 avril 2015 par Dukefleed
Un avant goût des "Enfants du paradis"
Considéré comme un grand classique du cinéma français, il fût descendu par la critique et les spectateurs à sa sortie. Ce second film du très talentueux Carné est une répétition de ce qui fera son chef d’œuvre absolu : « Les enfants du paradis ». Toujours est-il que 80 ans après, je vais me ranger de l’avis des contemporains. Si le démarrage du scénario est très bien ficelé avec une première scène marquante lors du prêche de l’évêque Bedford. Ubuesque à souhait, Carné en profite pour mettre en place une intrigue attractive et une grande partie des personnages majeurs. Par la suite, l’enchainement des situations cocasses nous font complètement décrocher du film ; la fuite du couple Molyneux alors qu’il n’a rien à se reprocher. C’est peut être le réalisme poétique qui me laisse pantois. Ensuite, le casting est de très haut niveau mais issu du théâtre et du cabaret. Adapté pour « Les enfants du Paradis », car il traite du milieu théâtral ; ici, le sur jeu daté est difficilement supportable durant 1h45 : le jeu très pantomime de Barrault, les femmes qui ont leur vapeur, l’ivresse de Simon… Reste le personnage de l’évêque Bedford conçu par Louis Jouvet ; à chaque apparition, il est délectable, tantôt Nosferatu, tantôt Inquisiteur… La mise en scène de Carné est très riche et l’éclairage du noir et blanc intrigant. Prévert offre aussi de beaux échanges comme le célébrissime « Bizarre, bizarre comme c’est étrange… » ; mais on est encore trop dans du théâtre.A voir pour quelques beaux numéros d’acteur et une mise en place astucieuse et souvent drôle
Sorti en 1937