"Le ciel d'Anna" laisse encore plus la place aux illustration, le texte étant moins présent. Anna n'est pas pressée de suivre son père. Elle est là, la tête ailleurs à regarder le monde autour d'elle, à imaginer et à rêver. Lui est prêt, en costume, les fleurs aux bras et puis la cloche sonne dans l'église au bout du fjord.
Anna parle à son père, de ces impressions, de ce qui lui murmurait sa mère. C'est l'absente. Anna propose une évasion surréaliste à son père... dans l'eau, dans le ciel, dans la multitude de la faune et flore réelles et imaginaires. Sa maman a rejoint les invisibles. Anna découvre leur contrée. Mais où est-elle? Dans le jardin de Dieu ou à prendre le thé avec des êtres disparus... le monsieur aux timbres de la rue de Garman peut-être mais aussi Picasso ou Elvis.
Avec énormément de poésie, Stian HOLE offre un regard d'enfant sur le deuil, sur les premiers moments de manque et d’absence de l'être aimé. L'enfant a la tête ailleurs et les illustrations montrent bien son imaginaire onirique mais c'est aussi ce rapport d'après la mort qui apparait.
La religion apparait ici dans l'après mort, le ciel: un espace et des occupations d'invisibles. Mais aussi les préoccupations de Dieu, ses yeux partout, ses correspondances avec les hommes, sa capacité à refaire le monde peut-être.