Par Talia Stiegler - 07/04/2015 | 12:00
Dominique Fouda n'a pas mâché ses mots : " L'AESA a bien constaté plusieurs cas de non-conformité dans l'application par l'Allemagne des règlements européens en matière de sécurité aérienne, en particulier dans le domaine du suivi médical ", a-t-il déclaré. Et d'ajouter que " c'est sur les recommandations de l'AESA que la Commission européenne a engagée fin 2014 une procédure visant à demander des comptes à l'Allemagne ".
Des propos qui viennent confirmer les révélations faites par le Wall Street Journal, selon lesquelles " les officiels de l'Union Européenne (UE) ont estimé que le régulateur allemand en charge de la sécurité aérienne souffrait de pénuries chroniques de personnel pouvant nuire à sa capacité de contrôle des appareils et des équipages, y compris au niveau médical ". De son côté, un porte-parole de la Commission de l'UE a affirmé à l'AFP que " Bruxelles avait, sur la base des recommandations de l'AESA, partagé les difficultés constatées à l'Allemagne tout en demandant des actions correctrices ". Et d'indiquer que " les réponses de l'Allemagne sont actuellement en cours d'évaluation ".
L'enquête menée en France et en Allemagne sur le crash de l'A320 de Germawings survenu le 24 mars dernier a montré que le copilote, Andreas Lubitz, qui avait été atteint de dépression sévère et affichait des tendances suicidaires, a volontairement causé cet accident, tuant 150 personnes sur le coup. De son côté, la Luftfahrtbundesamt (Agence allemande de sécurité aérienne) a précisé dimanche ne pas avoir été saisie des antécédents médicaux d'Andreas Lubitz avant ce terrible crash dans les Alpes françaises.