Sunlight Jr. // De Laurie Collyer. Avec Norman Reedus, Naomi Watts et Matt Dillon.
Sunlight Jr. c’est tout ce que le cinéma indépendant américain peut faire de plus médiocre. Le problème de ce film c’est qu’il nous raconte une histoire qui n’a pas de grands enjeux et qui ne semble intéressé que les deux personnages principaux incarnés par Matt Dillon et Naomi Watts. Cette chronique de vie se penche sur plusieurs sujets de la société américaine. Ce n’est pas fait avec la plus grande subtilité et encore moins avec l’envie de nous partager quelque chose. Reste alors la prestation de nos deux têtes d’affiche qui sont probablement le seul intérêt (et atout) de Sunlight Jr.. Rapidement, cette histoire qui au début est assez agréable, devient l’ombre d’elle-même et semble faire des aller-retour, mollement, et cela finit donc par me lasser. L’histoire de cette caissière et de cet invalide c’est quelque chose qui aurait probablement pu donner un joli film si seulement celui-ci avait su rester juste. Je pense que le seul moment intéressant de ce film est probablement cette scène, qui ne dure pas très longtemps, où Richie semble perdu dans sa tête et s’imagine marcher comme un homme qui n’a plus besoin d’un fauteuil roulant. C’est là que ce film trouve probablement sa scène la plus intelligente mais elle ne dure pas suffisamment longtemps et ne colle pas vraiment avec un film qui semble vouloir échapper à toute composition poétique.
Melissa Winters travaille comme caissière dans l’épicerie du coin, le Sunlight Jr. Elle vit dans un motel miteux avec Richie, un ancien réparateur de télévisions qui reçoit chaque mois du gouvernement une pension d’invalidité dont il dépense la quasi-totalité dans une taverne du quartier. Le jour où leur existence semble prendre soudain une nouvelle direction, les voilà contraints d’affronter la réalité et, plus que jamais, d’oser enfin faire les choix qui s’imposent pour leur avenir.
Car c’est tout de même fantaisiste et poétique cette scène qui permet de voir à quel point Richie est terriblement perdu dans sa vie et qu’il n’arrive pas à aller de l’avant, car ce fauteuil roulant le bloque tout simplement. C’est un film qui tente de parler aussi de pauvreté et de désespoir. La vie de cet homme semble clouée dans ce fauteuil alors il dépense son argent dans l’alcool pour noyer son chagrin. De même que cela parle aussi de pauvreté, dans une Amérique rongée par le chômage et où perdre son boulot signe plus ou moins la fin de sa vie (même si Richie tente de rester optimiste pour le coup). C’est cruel tout de même Sunlight Jr. mais pas suffisamment juste et intelligent. Disons qu’il manque un petit quelque chose qui aurait probablement rendu le film un poil plus efficace. Surtout dans sa façon de dépeindre la société américaine et ses pauvres dans le besoin. Ce n’est pas fait avec beaucoup d’intérêt. Le pire vient probablement du fait que j’ai eu l’impression d’avoir déjà vu cette histoire des dizaines de fois, ailleurs et en bien mieux. Laurie Collyer (Sherrybaby) retrouve alors ce qu’elle avait déjà tenté de faire dans son premier film, l’histoire d’une femme qui tente de s’intégrer à nouveau dans la société et de devenir une bonne mère. C’était d’ailleurs un film assez sympathique bien que très convenu.
Il reposait énormément sur la prestation de Maggie Gyllenhaal et si je vous en parle c’est parce que c’est la même chose avec Sunlight Jr. où Naomi Watts et Matt Dillon sont les vrais intérêts de ce film. Le fait que l’histoire soit aussi peu passionnante donne bien souvent envie au spectateur d’arrêter, purement et simplement, de regarder ce film car il n’apporte rien de nouveau. La mise en scène de Laurie Collyer n’est pas forcément mauvaise non plus mais elle n’apporte pas grand chose de nouveau. Elle ne permet pas vraiment de mettre en avant un scénario déjà bien fade et ennuyeux alors qu’ils auraient probablement pu faire des choses complètement différentes avec ce sujet. C’est aussi un film qu’il ne faut surtout pas regarder si notre vie est au point mort car cela risque bien de vous déprimer pour les prochains mois à venir. Tout ce que ces personnages tentent d’entreprendre ne fonctionnent pas du tout et donnent même l’impression que rien ne pourra aller bien pour eux. Ils enchaînent tuiles sur tuiles, tout cela à cause de Richie qui n’a de cesse d’ouvrir sa bouche au moment où il ne faut pas.
Note : 2/10. En bref, si Naomi Watts et Matt Dillon sont les deux intérêts de ce film, le reste n’a pas de grand intérêt et devient même très rapidement ennuyeux.
Date de sortie : Directement en DVD