SENENEWS.COM- Memoria, association rochelaise conteste le choix du lieu d’installation de l’œuvre réalisée par le sculpteur sénégalais en hommage aux résistants contre l’esclavage. De quoi rouvrir de vieilles querelles. Avec le Journal Sud-Ouest.Artiste reconnu internationalement, Ousmane Sow a reçu commande en 2013 pour réaliser une oeuvre qui doit permettre à la Ville de La Rochelle d’assumer son passé d’ancien port négrier ayant armé 427 navires et déporté près de 130 000 esclaves en direction des Caraïbes essentiellement.Ousmane Sow a mis son talent au profit d’un personnage incontournable dans l’histoire du combat pour la liberté. Toussaint Louverture, si peu connu, est l’un des initiateurs de la révolution haïtienne qui permit la fondation de la première République noire. Il sera arrêté traîtreusement par Napoléon Bonaparte et exilé au Fort du Joux dans le Jura où il mourra de froid le 7 avril 1803.Dans cette ville bourgeoise du Sud-Ouest français, l’émergence de la question mémorielle s’est faite dans le sillage du mouvement porté depuis 1998 dans cette région par l’association bordelaise DiversCités et son président le sénégalais Karfa Diallo. C’est ainsi qu’aprés la visite d’une délégation bordelaise au Musée du Nouveau Monde en février 2005, ils suscitent la création de l’Association Memoria et organisent une première marche sur les quais de la Rochelle le 11 juin de la même année dans le cadre de la 8ème Edition du Mémorial de la traite des noirs.Dès sa création, Memoria a proposé, à la municipalité de l’ancien maire Maxime Bono, l’érection d’une statue pour célébrer l’abolition de l’esclavage en indiquant plusieurs lieux potentiels comme « le Gabut, où se trouvaient les grands chantiers de construction navale pour les grandes compagnies, aux environs de la passerelle du bassin des Chalutiers, ou aux alentours de l’esplanade Saint-Jean-d’Acre, ou sur le vieux Port », raconte sa présidente Josy Roten, membre du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.Pour l’inauguration de la sculpture, prévue le 20 mai prochain en présence de l’artiste, la Ville de la Rochelle a décidé d’installer l’œuvre au sein du Musée du Nouveau Monde qui relate cette page de l’histoire locale.Un choix que regrette Josy Roten déçue « «Depuis la Renaissance, on sort les statues des musées pour partager la culture et la découverte directe de l’histoire et de l’art en ville. Alors, pourquoi enfermer la statue de Toussaint Louverture, l’une des grandes figures du mouvement abolitionniste, dans l’enceinte d’un musée, en 2015 ? »Pour la municipalité rochelaise, la cour du musée du Nouveau Monde a finalement été retenue au regard non seulement de la symbolique du site – qui possède de nombreuses autres pièces historiques liées à Saint-Domingue, dont un portrait de Toussaint Louverture – mais également des caractéristiques du bronze patiné dont est faite la statue – notamment ses couleurs -, sensible aux embruns marins. « Un musée, c’est là pour ça, d’autant plus que celui-ci est un des premiers de France dédié à la traite négrière et à l’abolition de l’esclavage. Et nous réfléchissons à aménager une ouverture dans la porte de la cour de l’hôtel de Fleuriau pour que les passants puissent voir la statue, une fois les portes de la cour fermées. Le musée fera également partie d’un parcours touristique sur la mémoire de la traite », précise Arnaud Jaulin, adjoint à la culture.Pour le bordelais Karfa Diallo, responsable de l’Association Internationale Mémoires et Partages, « il est assez regrettable que la ville de la Rochelle ait choisie l’ancien hôtel particulier d’un armateur négrier pour y installer une sculpture en hommage à Toussaint Louverture. Le Musée du Nouveau Monde est abrité dans l’Hotel Fleuriau du nom du principal armateur négrier rochelais ».Et le militant de rappeler qu’en 2009 et en 2014, son association a lancé unecampagne pour rebaptiser ou apposer une plaque explicative sur les rues honorant les armateurs négriers dans les principaux ports négriers (Nantes, Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Marseille). « Si en 2009, le maire Maxime Bono avait répondu à notre plaidoyer en indiquant son accord pour apposer une plaque, depuis rien n’a été fait. Il faut savoir qu’il y a à la Rochelle plusieurs rues litigieuses dont le Square Rasteau, rue Fleuriau, rue Admirault, rue Giraudeau et rue Garesché. La signalétique urbaine doit être exemplaire par obligation de la loi déclarant la traite des noirs crime contre l’humanité et par respect pour la mémoire des descendants que nous sommes tous. »Mémoires et Partages rappelle que le président François Hollande, en campagne présidentielle en 2012, avait répondu à son pacte de la mémoire en écrivant «peut-être faut-il inciter nos élus à revoir la signalétique urbaine en référence à ce commerce tragique?»De quoi les encourager à rappeler aux autorités rochelaises leur engagement le 20 mai prochain.Diack SallSENENEWS.com | 07/04/2015http://www.senenews.com/2015/04/07/la-rochelle-polemique-sur-une-sculpture-dousmane-sow-en-hommage-a-toussaint-louverture_120971.html
LA ROCHELLE- Polémique sur une sculpture d’Ousmane Sow en hommage à Toussaint Louverture
Publié le 07 avril 2015 par Blanchemanche
#ToussaintLouverture #LAROCHELLE
Crédits Beatrice Soule/ Roger Viollet/ADAGPCrédits Beatrice Soule/ Roger Viollet/ADAGP
SENENEWS.COM- Memoria, association rochelaise conteste le choix du lieu d’installation de l’œuvre réalisée par le sculpteur sénégalais en hommage aux résistants contre l’esclavage. De quoi rouvrir de vieilles querelles. Avec le Journal Sud-Ouest.Artiste reconnu internationalement, Ousmane Sow a reçu commande en 2013 pour réaliser une oeuvre qui doit permettre à la Ville de La Rochelle d’assumer son passé d’ancien port négrier ayant armé 427 navires et déporté près de 130 000 esclaves en direction des Caraïbes essentiellement.Ousmane Sow a mis son talent au profit d’un personnage incontournable dans l’histoire du combat pour la liberté. Toussaint Louverture, si peu connu, est l’un des initiateurs de la révolution haïtienne qui permit la fondation de la première République noire. Il sera arrêté traîtreusement par Napoléon Bonaparte et exilé au Fort du Joux dans le Jura où il mourra de froid le 7 avril 1803.Dans cette ville bourgeoise du Sud-Ouest français, l’émergence de la question mémorielle s’est faite dans le sillage du mouvement porté depuis 1998 dans cette région par l’association bordelaise DiversCités et son président le sénégalais Karfa Diallo. C’est ainsi qu’aprés la visite d’une délégation bordelaise au Musée du Nouveau Monde en février 2005, ils suscitent la création de l’Association Memoria et organisent une première marche sur les quais de la Rochelle le 11 juin de la même année dans le cadre de la 8ème Edition du Mémorial de la traite des noirs.Dès sa création, Memoria a proposé, à la municipalité de l’ancien maire Maxime Bono, l’érection d’une statue pour célébrer l’abolition de l’esclavage en indiquant plusieurs lieux potentiels comme « le Gabut, où se trouvaient les grands chantiers de construction navale pour les grandes compagnies, aux environs de la passerelle du bassin des Chalutiers, ou aux alentours de l’esplanade Saint-Jean-d’Acre, ou sur le vieux Port », raconte sa présidente Josy Roten, membre du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.Pour l’inauguration de la sculpture, prévue le 20 mai prochain en présence de l’artiste, la Ville de la Rochelle a décidé d’installer l’œuvre au sein du Musée du Nouveau Monde qui relate cette page de l’histoire locale.Un choix que regrette Josy Roten déçue « «Depuis la Renaissance, on sort les statues des musées pour partager la culture et la découverte directe de l’histoire et de l’art en ville. Alors, pourquoi enfermer la statue de Toussaint Louverture, l’une des grandes figures du mouvement abolitionniste, dans l’enceinte d’un musée, en 2015 ? »Pour la municipalité rochelaise, la cour du musée du Nouveau Monde a finalement été retenue au regard non seulement de la symbolique du site – qui possède de nombreuses autres pièces historiques liées à Saint-Domingue, dont un portrait de Toussaint Louverture – mais également des caractéristiques du bronze patiné dont est faite la statue – notamment ses couleurs -, sensible aux embruns marins. « Un musée, c’est là pour ça, d’autant plus que celui-ci est un des premiers de France dédié à la traite négrière et à l’abolition de l’esclavage. Et nous réfléchissons à aménager une ouverture dans la porte de la cour de l’hôtel de Fleuriau pour que les passants puissent voir la statue, une fois les portes de la cour fermées. Le musée fera également partie d’un parcours touristique sur la mémoire de la traite », précise Arnaud Jaulin, adjoint à la culture.Pour le bordelais Karfa Diallo, responsable de l’Association Internationale Mémoires et Partages, « il est assez regrettable que la ville de la Rochelle ait choisie l’ancien hôtel particulier d’un armateur négrier pour y installer une sculpture en hommage à Toussaint Louverture. Le Musée du Nouveau Monde est abrité dans l’Hotel Fleuriau du nom du principal armateur négrier rochelais ».Et le militant de rappeler qu’en 2009 et en 2014, son association a lancé unecampagne pour rebaptiser ou apposer une plaque explicative sur les rues honorant les armateurs négriers dans les principaux ports négriers (Nantes, Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Marseille). « Si en 2009, le maire Maxime Bono avait répondu à notre plaidoyer en indiquant son accord pour apposer une plaque, depuis rien n’a été fait. Il faut savoir qu’il y a à la Rochelle plusieurs rues litigieuses dont le Square Rasteau, rue Fleuriau, rue Admirault, rue Giraudeau et rue Garesché. La signalétique urbaine doit être exemplaire par obligation de la loi déclarant la traite des noirs crime contre l’humanité et par respect pour la mémoire des descendants que nous sommes tous. »Mémoires et Partages rappelle que le président François Hollande, en campagne présidentielle en 2012, avait répondu à son pacte de la mémoire en écrivant «peut-être faut-il inciter nos élus à revoir la signalétique urbaine en référence à ce commerce tragique?»De quoi les encourager à rappeler aux autorités rochelaises leur engagement le 20 mai prochain.Diack SallSENENEWS.com | 07/04/2015http://www.senenews.com/2015/04/07/la-rochelle-polemique-sur-une-sculpture-dousmane-sow-en-hommage-a-toussaint-louverture_120971.html
SENENEWS.COM- Memoria, association rochelaise conteste le choix du lieu d’installation de l’œuvre réalisée par le sculpteur sénégalais en hommage aux résistants contre l’esclavage. De quoi rouvrir de vieilles querelles. Avec le Journal Sud-Ouest.Artiste reconnu internationalement, Ousmane Sow a reçu commande en 2013 pour réaliser une oeuvre qui doit permettre à la Ville de La Rochelle d’assumer son passé d’ancien port négrier ayant armé 427 navires et déporté près de 130 000 esclaves en direction des Caraïbes essentiellement.Ousmane Sow a mis son talent au profit d’un personnage incontournable dans l’histoire du combat pour la liberté. Toussaint Louverture, si peu connu, est l’un des initiateurs de la révolution haïtienne qui permit la fondation de la première République noire. Il sera arrêté traîtreusement par Napoléon Bonaparte et exilé au Fort du Joux dans le Jura où il mourra de froid le 7 avril 1803.Dans cette ville bourgeoise du Sud-Ouest français, l’émergence de la question mémorielle s’est faite dans le sillage du mouvement porté depuis 1998 dans cette région par l’association bordelaise DiversCités et son président le sénégalais Karfa Diallo. C’est ainsi qu’aprés la visite d’une délégation bordelaise au Musée du Nouveau Monde en février 2005, ils suscitent la création de l’Association Memoria et organisent une première marche sur les quais de la Rochelle le 11 juin de la même année dans le cadre de la 8ème Edition du Mémorial de la traite des noirs.Dès sa création, Memoria a proposé, à la municipalité de l’ancien maire Maxime Bono, l’érection d’une statue pour célébrer l’abolition de l’esclavage en indiquant plusieurs lieux potentiels comme « le Gabut, où se trouvaient les grands chantiers de construction navale pour les grandes compagnies, aux environs de la passerelle du bassin des Chalutiers, ou aux alentours de l’esplanade Saint-Jean-d’Acre, ou sur le vieux Port », raconte sa présidente Josy Roten, membre du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.Pour l’inauguration de la sculpture, prévue le 20 mai prochain en présence de l’artiste, la Ville de la Rochelle a décidé d’installer l’œuvre au sein du Musée du Nouveau Monde qui relate cette page de l’histoire locale.Un choix que regrette Josy Roten déçue « «Depuis la Renaissance, on sort les statues des musées pour partager la culture et la découverte directe de l’histoire et de l’art en ville. Alors, pourquoi enfermer la statue de Toussaint Louverture, l’une des grandes figures du mouvement abolitionniste, dans l’enceinte d’un musée, en 2015 ? »Pour la municipalité rochelaise, la cour du musée du Nouveau Monde a finalement été retenue au regard non seulement de la symbolique du site – qui possède de nombreuses autres pièces historiques liées à Saint-Domingue, dont un portrait de Toussaint Louverture – mais également des caractéristiques du bronze patiné dont est faite la statue – notamment ses couleurs -, sensible aux embruns marins. « Un musée, c’est là pour ça, d’autant plus que celui-ci est un des premiers de France dédié à la traite négrière et à l’abolition de l’esclavage. Et nous réfléchissons à aménager une ouverture dans la porte de la cour de l’hôtel de Fleuriau pour que les passants puissent voir la statue, une fois les portes de la cour fermées. Le musée fera également partie d’un parcours touristique sur la mémoire de la traite », précise Arnaud Jaulin, adjoint à la culture.Pour le bordelais Karfa Diallo, responsable de l’Association Internationale Mémoires et Partages, « il est assez regrettable que la ville de la Rochelle ait choisie l’ancien hôtel particulier d’un armateur négrier pour y installer une sculpture en hommage à Toussaint Louverture. Le Musée du Nouveau Monde est abrité dans l’Hotel Fleuriau du nom du principal armateur négrier rochelais ».Et le militant de rappeler qu’en 2009 et en 2014, son association a lancé unecampagne pour rebaptiser ou apposer une plaque explicative sur les rues honorant les armateurs négriers dans les principaux ports négriers (Nantes, Bordeaux, La Rochelle, Le Havre et Marseille). « Si en 2009, le maire Maxime Bono avait répondu à notre plaidoyer en indiquant son accord pour apposer une plaque, depuis rien n’a été fait. Il faut savoir qu’il y a à la Rochelle plusieurs rues litigieuses dont le Square Rasteau, rue Fleuriau, rue Admirault, rue Giraudeau et rue Garesché. La signalétique urbaine doit être exemplaire par obligation de la loi déclarant la traite des noirs crime contre l’humanité et par respect pour la mémoire des descendants que nous sommes tous. »Mémoires et Partages rappelle que le président François Hollande, en campagne présidentielle en 2012, avait répondu à son pacte de la mémoire en écrivant «peut-être faut-il inciter nos élus à revoir la signalétique urbaine en référence à ce commerce tragique?»De quoi les encourager à rappeler aux autorités rochelaises leur engagement le 20 mai prochain.Diack SallSENENEWS.com | 07/04/2015http://www.senenews.com/2015/04/07/la-rochelle-polemique-sur-une-sculpture-dousmane-sow-en-hommage-a-toussaint-louverture_120971.html