L’activité physique devrait donc aller jusqu’à l’essoufflement et la transpiration pour être un facteur plus efficace de prévention de décès prématuré, son intensité étant donc essentielle à son efficacité.
Cela nous est suggéré par cette étude australienne menée sur 204.542 adultes d’âge moyen, âgés de 45 à 75 ans, suivis pendant plus de 6 ans, qui a comparé les résultats de santé de participants ne se livrant » qu’à » une activité modérée (comme la gym ou natation douce, ou faire son jardin) avec ceux de participants ayant une activité vigoureuse (comme le jogging, l’aérobic ou le tennis au niveau compétition).
L’analyse constate que,
· le risque de mortalité en cas d’activité vigoureuse est réduit de 9 à 13% vs activité modérée.
· De plus, ajoute l’auteur principal, le Dr Klaus Gebel de la James Cook University, les bénéfices de cette activité intense sont indépendants de la durée totale de l’activité physique.
· Enfin, obésité, diabète, maladie cardiaque ou pas, une activité vigoureuse offre toujours ce bénéfice élevé pour la longévité.
L’étude a réparti les participants en 3 groupes:
- aucune activité physique de niveau vigoureux,
- 30% de l’activité à un niveau intense,
- Plus de 30% de l’activité à un niveau intense.
· Le taux de mortalité pour les personnes qui ont déclaré jusqu’à 30% de leur activité à niveau intense, ont un risque réduit de 9% de mortalité prématurée vs ceux qui ne pratiquent aucune activité vigoureuse.
· Ce risque est réduit de 13%, au-delà des 30%.
Précisément, sur 1.444.927 personnes-années de suivi, 7.435 décès ont été recensés
Vs aucune activité physique intense (taux brut de mortalité, 8,34%), le risque relatif de mortalité toutes causes confondu est réduit de :
· 34% (RR : 0,66) -taux brut de mortalité : 4,81% pour 10 à 149 mn d’activité physique par semaine
· 47% (RR : 0,53) -taux brut de mortalité : 3,17% pour 150 mn à 5 heures d’activités physique par semaine,
· 54% (RR : 0,46) -taux brut de mortalité : 2,64% pour 5 heures et plus d’activité physique par semaine.
La mortalité toutes causes est en relation dose-réponse avec la proportion d’activité vigoureuse: par rapport à aucune activité vigoureuse (taux brut de mortalité, 3,84%)
· le RR de décès prématuré est de 0,91, soit une réduction de 9% du risque de mortalité prématurée chez ceux qui pratiquent une activité vigoureuse <à 30% de l’activité totale,
· RR : 0,87, soit une réduction de 13% du risque de mortalité prématurée chez ceux qui pratiquent une activité vigoureuse > à 30% de l’activité totale,
Ces associations valent chez les femmes comme chez les hommes, quel que soit l’IMC, la durée de l’activité physique, la présence ou non de maladie cardiovasculaire ou de diabète.
Mieux encourager l’exercice vigoureux dans les lignes directrices de santé publique : actuellement dans la plupart des pays, les autorités en Santé publique recommandent au moins 150 minutes d’activité physique modérée ou 75 minutes d’exercice intense par semaine, laissant à chacun le choix de son niveau d’intensité. Cependant, en ce qui concerne les résultats directs sur la mortalité, cette étude met en avant l’importance de l’intensité, au-delà de la durée. Ainsi, cette étude indique que même de petites quantités d’activité vigoureuse pourraient contribuer à réduire le risque de décès prématuré. Une pratique qui passe par l’aval du médecin en cas de conditions médicales ou de vulnérabilités.
Source: JAMA Internal Medicine April 06, 2015 doi:10.1001/jamainternmed.2015.0541 Effect of Moderate to Vigorous Physical activity and all-cause mortality in middle-aged and older Australians (Visuel © crdjan – Fotolia.com)