Fast and Furious 7, septième opus de la série, du réalisateur sino-malésien James Wan, nous offre son dernier tour, poncif au pays des gros durs aux cœurs tendres et des cascades surréalistes.
Brian O’Conner (Paul Walker) sera, malheureusement, de la partie pour la dernière fois. Décédé lors d’un accident de voiture en Californie, le regretté Paul Walker est remplacé pour quelques scènes par ses deux frères (Cody et Caleb Walker) pour la suite du tournage.
Bien que spectaculaire et un tantinet émouvant, de part l’hommage fait au défunt Paul Walker, le film peine à se recycler, à tel point que depuis le premier volet le spectateur a l’impression d’assister à la diffusion d’un même et unique film où seule la couleur des grosses cylindrés change véritablement.
Dominic Toretto (Vin Diesel)
Tout commence avec un scénario des plus banales, Dominic Toretto (Vin Diesel, qui prête sa voix à Groot dans Les gardiens de la galaxie) et sa bande sont victimes des représailles explosives de Deckard Shaw (Jason Statham) qui voulant venger son frère grièvement blessé (Owen Shaw alias le grand méchant anglais du volet 6) traque sans merci tous les responsables de cette agression. Remonté à bloc, Dom est bien décidé à se venger à son tour et entame une chasse à l’homme avec ses compères, car comme le dit si bien cet alpha bodybuildé à la testostérone dégoulinante : «on touche pas à la famille ! ».
Dominic Toretto (Vin Diesel) et Mia Toretto (Jordana Brewster)
Seulement Deckard est difficilement repérable. Très bien entraîné, ce dernier possède toujours un coup d’avance sur eux. C’est alors qu’apparaît sans prévenir un allié de taille, M. Nobody (Kurt Russell) suggérant à « la fine équipe » de kidnapper Ramsey (Nathalie Emmanuel, qui joue Missandei dans Game of thrones) une génie de l’informatique ayant développé le seul logiciel permettant de suivre à la trace n’importe quel individu à travers le monde via l’utilisation des systèmes d’ information numérique.
Dominic Toretto (Vin Diesel) et Mr. Nobody (Kurt Russel)
Enchaînement de cascades et d’accidents plus mortels qu’une injection létale, Toretto et ses amis s’en sortent toujours miraculeusement, si bien qu’une chute en voiture à 160 km/h à travers un ravin abrupte n’entraîne pas la moindre ecchymose. A ce moment là, on ne peut que se remémorer l’accident tragique de l’acteur Paul Walker qui, à la différence de son personnage, n’a pas eu une fin aussi glorieuse. Mais pour Dominic et son clan pas question de boire une tisane avec la grande faucheuse de sitôt, il faut mettre la main sur « cet avorton de Deckard » avant qu’il ne fasse plus de dégâts. S’en suit une course poursuite à travers le globe pour récupérer le fameux software pour qui la vie privée est aussi importante que le code de la route pour Toretto.
Brian O’Conner (Paul Walker) et Dominic Toretto (Vin Diesel)
Le principal défaut de ce film est incontestablement sa prévisibilité. Tout simplement parce que James Wan reprend les ingrédients du film d’action primitif, à savoir : une vendetta, une vilaine amnésie qui gâche la vie, une résurrection « extra pascha », des bonasses en tankini, un investissement financier pour 99 % dans les effets spéciaux, une brochette de mâles multiraciaux digne d’une publicité de Benetton, des dialogues à la Van Damme, sans oublier des voitures de luxe de la valeur du PIB malien…
Tej Parker (Ludacris), Letty Ortiz (Michelle Rodriguez) et Roman Pearce (Tyrese Gibson)
Fast and Furious 7 n’est, malheureusement, qu’un blockbuster sans émotion, à l’image de son acteur principal (Vin Diesel) au charisme comparable à celui d’une épingle à linge. Seul point positif pour le jeu d’acteur de Tyrese Gibson qui joue à la perfection son rôle de bad boy comique et pour le très grand Kurt Russell dont la participation remonte un peu le niveau de ce navet à gros budget.
Caroline Riffault
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