La jeune Darcy Patel, tout juste sortie du lycée, vient d'écrire un roman intitulé Afterworlds. Quand le récit commence, elle reçoit son contrat éditorial par courrier, l’ouvre fébrilement accompagnée de sa jeune sœur Nisha, et c’est parti pour l’aventure ! Emménagement à New-York, début de la réécriture, rencontre avec les auteurs Jeunes Adultes en vogue… Tout semble sourire à la jeune fille, mais le doute subsiste : et si son roman faisait un bide complet ?
Il est assez difficile de résumer correctement ce roman. Ou du moins ces romans… Bon là je sens que j’ai perdu tout le monde. Recommençons depuis le début !
Afterwolds, c’est le titre du roman écrit par Darcy Patel, l’héroïne de l’histoire. Scott Westerfeld (connu pour –entre autre– la série Uglies) nous plonge dans l’aventure palpitante de Darcy au cœur d’un New-York tourbillant, vertigineux… Bref le rêve américain de toutes les jeunes plumes. En parallèle, le lecteur a la chance de découvrir le récit écrit et en cours de correction de Darcy. Elle y raconte les péripéties de Lizzie (oui oui, Darcy et Lizzie réuni(e)s à nouveau), une jeune lycéenne prise au piège dans un aéroport pendant une attaque terroriste. Le premier chapitre qui prend place au cœur de l’attaque et tout bonnement époustouflant. (Dans la réalité de Darcy, c’est ce premier chapitre qui retient toute l’attention des éditeurs, et on comprend pourquoi !) Pour échapper aux tireurs, Lizzie se fait passer pour morte, mais si prend tellement bien, qu’elle frôle la mort. Cette expérience de « mort imminente » la plonge dans l’envers du décor, c’est-à-dire le monde des morts, l’univers des fantômes. Elle y rencontre Yamaraj, sorte de Dieu de la Mort, qui la guide vers la vie. Pourtant, Lizzie est loin d’être sortie d’affaire : depuis ce jour, elle peut voir les fantômes qui l’entourent et développe de dangereux pouvoirs. Elle rencontre ainsi Mindy, le petit fantôme qui hante sa maison depuis presque 35 ans. S’en suivent tout un tas d’aventure, tant dans la réalité de Darcy (amour, amitié, écriture, rencontres…) que dans le récit de Lizzie (amour, amitié, mort, apprentissage…).
Un roman dans un roman donc. Vraiment fascinant ! Le lecteur passe d’un monde à l’autre à chaque chapitre. Bon j'avoue que pendant les 50 premières pages j'ai été parfois un peu perdue, ne sachant plus quels éléments étaient rattachés à quelle histoire, mais ensuite j'ai plongé dedans avec un grand bonheur dans le monde des morts et l'univers impitoyable des écrivains new-yorkais. Je trouve l’ensemble d’une parfaite harmonie : Darcy et Lizzie vivent des aventures parallèles, mais forment un tout indissociable.
Côté personnages, il faut avouer qu’ils ne sont pas forcément très développés (notamment du côté Lizzie de l’affaire). Mais cela n’a pas vraiment d’importance : l’intrigue est tellement bien ficelée, le cadre tellement bien établi, que les deux romans coulent de source. Dans l’histoire de Lizzie, je ne suis pas très fan de Yamaraj, trop Monsieur Parfait pour moi. En revanche, j'adore Lizzie ! Les aventures qu'elle vit son tout bonnement passionnantes. Mention spéciale pour M. Hamlyn, aux pouvoirs aussi effrayants que captivants. Dans l’histoire de Darcy, Imogen (la copine de plume) est parfaite dans son rôle, Nisha (la sœur) apporte une touche d’humour appréciable et Darcy est une jeune femme parfois trop peu sûre d’elle (ce qui énerve) mais très attachante.
En bref, deux récits qui se complètent bien pour former un tout cohérent et fascinant. Je suis quasiment certaine que les aventures de Lizzie déconnectées de celles de Darcy n'auraient pas eu autant d'impact. Chapeau bas Scott Westerfeld pour ce concept intéressant.