Beaucoup pensent que le miracle ne se produit que dans le domaine religieux. Pas dans celui de la politique. Or le Nigéria vient de prouver tout le contraire en élisant il y a quelques jours son nouveau président. Sans qu’il y ait la moindre bisbille entre les principaux candidats, entre les militants zélés.
Un fait qu’on doit surtout à la commission électorale, à la clairvoyance et à l’élégance républicaine du président sortant, Jonathan Goodluck. Qui dès la publication des premiers résultats n’a pas hésité à appeler directement Muhammadu Buhari (photo), vainqueur de cette consultation, pour le féliciter. Pour lui passer en quelque sorte le témoin d’une nation, habituée à vivre des dictatures, des conflits ethniques ou religieux.
Cette alternance démocratique (la première de l’histoire de cette grande nation) signe incontestablement un nouveau départ. Pose les jalons d’un nouvel état fédéral, lequel reste rongé par la corruption et tant de plaies. Parmi lesquelles, vous avez la redoutable question de l’insécurité du Nord. Sur celle-ci, M. Buhari, chef de file du Congrès progressiste, ancien général de l’armée et ex-putschiste, sera observé.
Il devra à 72 ans se montrer intraitable et efficace notamment face à Boko Haram : cette association de malfaiteurs et de criminels, qui menace la cohésion et l’intégrité du pays.
Guillaume Camara