Par Talia Stiegler - 06/04/2015 | 1:03
Les sociétés de biotechnologies sont valorisées en bourse à des montants sans commune mesure avec leurs chiffres d'affaires ou leurs résultats. Et les exemples pour étayer cette affirmation ne manquent pas. L'Américain Gilead Sciences vaut près de 150 milliards de dollars en Bourse pour un chiffre d'affaires de 11 milliards. Avec ses 4 000 salariés et les produits offerts que sont deux traitements onéreux contre l'hépatite C, la situation de cette entreprise a de quoi susciter des interrogations quand on la compare aux 131 milliards du géant français Sanofi qui, avec ses 110 000 salariés, est notamment propriétaire du doliprane. Amgen, Biogen, Celgene, et de nombreuses entreprises du secteur des biotechnologies, suivent cette tendance d'une capitalisation boursière complètement démesurée par rapport à la réalité de leur activité, de leur chiffre d'affaires et de leur résultat.
L'explication de cette situation réside dans le fait que les acquéreurs de ces actions sont convaincus qu'ils trouveront toujours quelqu'un pour les leur racheter à un prix supérieur et qui aura également l'espoir de les revendre à ses tours plus chères. En peu plus d'un an, l'indice boursier regroupant les entreprises de biotechnologie a vu sa valeur bondir de plus de 35%. Pour certaines sociétés, la progression atteint même 75%.
L'attrait que ces entreprises sur les spéculateurs s'explique notamment par le fait que les molécules complexes issues es biotechs sont difficilement copiables, ce qui permet d'espérer de juteux bénéfices au-delà de la durée de vie des brevets. La résultante de ce cycle est une bulle spéculative qui pourrait éclater n'importe quand et causer de considérables dégâts à l'image de la première bulle internet en 2000 ou encore de la bulle immobilière qui a secoué l'Espagne.