[NOTRE AVIS, en bref] The Voices : une comédie à en mourir… de rire !

Publié le 06 avril 2015 par Tempscritiques @tournezcoupez

Marjane Satrapi affirme pleinement son grain de folie dans son tout nouveau film : The Voices. On rit beaucoup.

Après s’être fait remarquer grâce aux adaptations de ses deux bandes dessinés, Persepolis et Poulet aux prunes, la cinéaste Franco-Iranienne Marjane Satrapi, s’attaque cette fois à la comédie horrifique avec The Voices. Le film met en scène un nouveau Ryan Reynolds, qui, après les échecs successifs de ses blockbusters (Green Lantern, RIPD), se refait une santé du coté de films plus indépendants (on l’avait également apprécié récemment dans Captives, d’Atom Egoyan). On retrouve aussi à l’affiche les deux charmantes comédiennes Gemma Arteton (Tamara Drewe, Gemma Bovary) et Anna Kendrick (50/50, End of Watch). L’histoire de ce véritable OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié) reprend les mésaventures de Jerry, employé d’une usine de baignoire, qui, à cause de délires schizophrènes, dialogue avec son chat et son chien et sera ainsi poussé à passer au meurtre.

Que penser de cette comédie horrifique ? C’est la question qui nous habite en sortant de la salle de projection. Le film, qui nous fait passer de l’esclafade de rire à des moments très sombres, ne cesse au fil de l’histoire de naviguer entre plusieurs genres. En effet, la réalisatrice s’amuse, tout au long de l’intrigue, à créer une sorte de malaise chez le spectateur en alternant tour à tour entre la comédie d’humour noir et le thriller horrifique. Cet humour décap(it)ant et assez trash, est entrecoupé par des scènes plus dures, plus cruelles, plus saignantes. Satrapi filme un héros conscient de sa folie mais prisonnier de celle-ci, et immisce chez le spectateur une forme d’empathie pour ce gentil benêt au beau sourire, très bien emmené par Ryan Reynolds, cette fois toujours juste dans son rôle.

The Voices trouve aussi sa voie dans la mise en scène très visuelle et très inspirée de la cinéaste. Le personnage incarné par Reynolds est perçu à la fois à travers son propre regard, mais aussi au travers de celui des autres : la singularité de sa folie est alors soulignée par la photographie de Maxime Alexandre, un habitué du film d’horreur (La colline à des yeux, Mirrors), qui même dans les moments sombres cherche à faire ressortir les couleurs  éclatantes perçues par le « gentil » psychopathe. L’oeuvre de Marjane Satrapi affirme pleinement son « doux » décalage. Une perle d’humour noir qui nous aura, par moment, fait mourir de rire et dont la folie, poussée à son paroxysme dans la scène finale et son générique loufoque, aura réussi à nous intriguer et nous  faire esclaffer un spontané « WTF ?! ».