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Ghana - des telephones pour sauver des vies

Publié le 06 avril 2015 par Busuainn_ezilebay @BusuaInn_Ezile
Ghana - des telephones pour sauver des vies

Au Ghana, la consultation téléphonique sauve des vies

 « Cela a commencé par des maux d’estomac, et s’est vite transformé en vomissements. J’ai eu très peur et cru que j’allais perdre la vie et mon enfant », explique Faith Kuwornu, une jeune femme enceinte qui habite la ville côtière de Keta dans la région de la Volta.Faith fait partie de ceux qui ont échappé à l’épidémie de choléra qui a menacé la ville d’environ 20 000 personnes en 2014, après que de graves inondations aient isolé les communautés côtières et entravé les efforts des professionnels de la santé pour soigner les malades. Malgré une digue de 8,4 kilomètres, les inondations sont fréquentes en cas de pluies, une situation encore aggravée par l’élévation du niveau de la mer liée aux changements climatiques.

A retenir

  • D’ici à 2020, l’élévation du niveau de la mer pourrait inonder les 2/3 de la zone côtière, où réside 25% de la population
  • Le projet aide à renforcer les capacités du secteur sanitaire aux niveaux local et national afin de tenir compte des risques liés aux changements climatiques
  • Des téléphones portables préchargés sont distribués aux docteurs et aux infirmiers afin de fournir des réponses rapides par téléconsultations
  • Lors de la dernière épidémie de choléra en 2014, Keta a enregistré zéro cas par rapport à une moyenne de 100 cas précédemment
Entre 2008 et 2013, Keta a enregistré une moyenne de 100 cas de choléra par an. « Outre le choléra et d’autres maladies diarrhéiques, les cas de paludisme augmentent à chaque fois qu’il y a des inondations », explique le docteur Andrews Ayim, Directeur de la santé municipale de Keta.Mais alors que le Ghana enregistrait plus de 28 000 cas de choléra et 200 décès en 2014, et le reste de la région de la Volta 646 cas de choléra, Keta a été totalement épargné, notamment grâce aux consultations médicales par téléphone.  Cette innovation a permis de dispenser rapidement des conseils médicaux aux patients se trouvant dans des zones éloignées ou isolés en raison des inondations.L’initiative est appuyée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), et fait partie d’un projet visant à mieux intégrer les risques de changements climatiques dans tous les secteurs de la santé. Il nécessite de former des professionnels de la santé et de sensibiliser les instances décisionnelles aux niveaux des politiques de la santé locales et nationales.A Keta, le projet a permis de fournir environ 30 téléphones mobiles, disposant de 500 minutes de communication par mois et de 20MB de données mobile, aux docteurs et infirmières exerçant dans les centres de santé municipaux. Le projet a également formé 180 agents de surveillance sanitaires bénévoles dans toute la zone.Les infirmières donnent leurs numéros de téléphone aux agents sanitaires bénévoles, aux leaders d’opinion et autres membres de la communauté afin d’obtenir des mises à jour rapides sur les situations sanitaires nécessitant des conseils médicaux urgents, notamment pendant les inondations. « Dès qu’une infirmière se trouve face à une situation qu’elle ne peut pas gérer à son niveau, elle appelle un cadre supérieur pour lui demander conseil afin que les aiguillages vers d’autres services soient réduits au minimum », dit l’infirmier en chef, Perfect Titiati.  Lorsque des cas de diarrhées suspectes sont détectés, les patients sont soignés gratuitement grâce à des thérapies de réhydratation par voie orale dans des chambres équipées du matériel médical permettant de remplacer les liquides perdus par le patient.  Faith est reconnaissante aux professionnels pour l’intervention qui lui a sauvé la vie et celle de son enfant. « Lorsque j’ai appelé l’infirmière à l’aube, elle a dispensé les premiers secours au téléphone jusqu’à ce qu’elle arrive chez moi une heure après. J’ai été soignée avec des sels de réhydratation orale et des comprimés de zinc et conduite d’urgence à l’hôpital compte tenu de ma grossesse », explique-t-elle.Le PNUD et le FEM apportent une aide de 1,9 millions de dollars au projet en partenariat avec le Gouvernement du Ghana. Mis en œuvre par le Ministère de la santé et les services sanitaires ghanéens, le projet a été lancé à titre expérimental dans les régions où la prévalence des maladies, les conséquences des changements climatiques et l’incidence de la pauvreté nécessitent de prendre des mesures.« Etant donné que Keta n’a pas enregistré un seul cas de choléra alors que le district voisin en a enregistré 120, nous pensons que nos interventions axées sur la téléconsultation, la sensibilisation et la thérapie par réhydratation par voie orale portent leurs fruits », explique le docteur Andrews Ayim.Paru dans PNUD

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