A l'affiche:
The K. + The Experimental Tropic Blues Band + Jock Mc Donalds Brave Hearts (Bollock Brothers) (UK) + Romano Nervoso + Daniel Helin + Pneumatic Head Compressor + Odieu + Needle And The Pain Reaction + La Muerte + Goddog + Les Slugs + Moonshine Playboys + BJ Scott (US/BE) + Baiki
Le billet de JPROCK :
Jacques de Pierpont quitte l’antenne, c’est officiel.
Après des années de bons et loyaux services dévoués à la cause du rock en général et du métal en particulier l’ex animateur de Hell’s Bells a transmis le flambeau à Cyril Wilfart pour la programmation et à Marie Amélie Mastin pour le micro.
Et ce soir au Magasin 4 tous ses amis sont là pour le fêter et lui dire merci pour tous ces instants de bonheur radiophonique, pour toutes ses découvertes et pour tous ces bands qu’il a soutenus et encouragés au fil des émissions.
Certains ont fait une belle carrière, d’autres n’ont pas eu le succès attendu et sont allés mourir au « cimetière des éléphanteaux » comme le souligne Pompon lors d’un premier speech le poing levé devant une salle bien remplie.
Le public a répondu présent , les bands aussi, la fête peut donc commencer.
C’est Baiki qui lance la soirée avec son rock énergique qui alterne titres en français et en anglais. Une prestation bien sympathique qui donne le ton et qui se termine par une chouette reprise de Kermess intitulée « First Cold Pint « .
Puis sur scène ce n’est pas BJ Scott qui montre le bout de son nez, mais les Moonshine Playboys.
Nés des cendres des Greenhorns le trio revisite à la sauce bluegrass ce que le rock a donné de mieux dans les quatre dernières décennies. Ce soir ils reprennent entre autres « Le Freak » de Chic, ( oui oui ça le fait ! ) « Another Brick inThe Wall « de Pink Floyd et « Locomotive Breath" de Jethro Tull.
Une chouette bouffée d’air frais avant l’arrivée sur scène de la grande BJ Scott.
Seule et armée de sa guitare acoustique BJ va nous faire une magnifique démonstration de son talent incontestable à habiter ses chansons et de nous les livrer avec une grâce qui n’appartient qu’à elle.
Sa voix incroyablement bluesy se prête avec bonheur à des reprises de Johnny Cash, de Janis Joplin( à ma demande, merci BJ ! ) et des Animals ( House of the Rising Sun). Elle termine son set avec une chanson française intemporelle « Comme un petit coquelicot » de Mouloudji revisité à sa sauce dans une version à vous arracher des larmes.
Une grande dame, assurément, pour qui j’ai un profond respect.
On change de style ensuite et aussi d’ambiance avec les Slugs.
Du punk wallon , du rock 'n' roll sauvage qui nous fait marrer et diablement bien exécuté par ce trio qui a la patate et nous prouve qu’en Wallonie aussi on sait mettre le feu ( ce dont personne ne doutait d’ailleurs..)
Le band a eu la bonne idée de jeter en pâture au public des feuilles blanches griffonnées au marker sur lesquelles il remercie Pompon pour toutes ces années passées à la radio.
Un bel hommage reçu avec émotion par l’intéressé qui avait pour l’occasion rejoint les premiers rangs.
Le ton se durcit ensuite avec Goddog. Du stoner rock bien lourd qui vous remue les tripes, le chien a incontestablement des dents en métal. Bluffant !
Puis, c’est au tour de ceux que beaucoup attendent avec impatience depuis leur excellent retour sur la scène de l’AB, Ladies and Gentlemen : La Muerte !
Comme je l’écrivais dans ma chronique de leur concert de la rue des Pierres, ce line up est certainement le meilleur que La Muerte ai jamais eu. Tino de Martino et Michel Kirby apportent un réel plus au band et c’est à une véritable déflagration métal que nous assistons ce soir.
Même pour un set qui ne dure que 20 minutes le band a soigné le décorum avec bougies et encens et ce gros coup de poing dans la tronche musical nous laisse KO. Dommage que le groupe joue dans une quasi pénombre car prendre des photos correctes dans ces conditions relève de l’exploit.
Un des meilleurs sets de la soirée incontestablement !
Pas facile après ça de tirer son épingle du jeu même si on s’appelle The Needle and The Pain Reaction. Le band gantois se donne à fond mais ne m’a pas vraiment convaincu, souffrant à mon sens d’un manque de bonnes compos.
C’est bien fichu et ça déménage mais on a déjà entendu ça cent fois.
Le temps de changer le matos et un roadie amène une imposante plante verte sur scène.
Quid ? Pas de panique, messieurs dames, Odieu n’est pas loin.
Et Odieu c’est du talent et de la folie , les deux étant bien sur hautement compatibles.
En marge de toutes les conventions, à la fois punk et virtuose du piano, compositeur et chanteur imparable, Odieu traverse les décennies avec un même bonheur et une inventivité constante qui ravit ses fans.
Toujours surprenant, il nous offre de l’inédit, un set déjanté et inclassable où fureur et poésie se marient au gré de ses humeurs.
Dommage qu’après vingt minutes, timing oblige, il doive quitter la scène car on aurait bien voulu en voir plus.
A revoir très vite pour un concert complet.
Il est 22h40 et je décide de quitter le Magasin 4 alors que la fête continue encore jusqu’au petit matin avec Pneumatic Head Compression, Daniel Helin, Romano Nervoso, Jock Mc Donalds Brave Hearts, The Experimental Tropic Blues Band et The K .
Une chose est certaine, la fête à Pompon fut une réussite où amis, rockers et bands talentueux se sont retrouvés dans une salle bruxelloise toujours prête à accueillir ce genre d’évènements.
Bravo !
Longue vie à Pompon et longue vie au rock, et que les cloches de l’enfer continuent à sonner pour l’éternité !
Texte et photos : Jean-Pierre Vanderlinden aka JPROCK.