Simplement sanglant

Par Gary

Blood simple est le premier long-métrage des frères Coen (The big Lebowski, O’brother). Tournée en 1984, avec un budget dérisoire, il fait déjà état de toute la maîtrise des réalisateurs. Les Coen rendent hommage, comme d’habitude,  aux classiques du cinéma américain, des films noirs aux dialogues tranchés et aux armes à feu prêts à siffler.

Le scénario, une histoire de coucheries. Marty, patron suant d’une veille discothèque du Middle-West apprend que sa femme le trompe avec un de ses employés. Il engage un détective privé qu’il charge de la basse besogne : éliminer les deux impertinents. Ultime humiliation, Marty se fait doublé par celui qu’il a employé. De la figure de l’Américain moyen, obèse, santiags et rires gras à la pelle, le détective se transforme en tueur implacable, machiavélique au sang froid. Seul personnage à attirer un peu de notre capital sympathie au début du film, il devient le mal absolu, à qui l’on souhaite la pire des souffrances. Le couteau planté dans sa paume pendant cinq minutes est jouissif.

Chez les Coen, la violence est pour une fois gratuite. Enfouie, sale et moche, elle n’est pas glorifiée à la moulinette hollywoodienne, mais sert une intrigue humaine et absurde.   Extrait :