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Jeune papa, vieux con

Par Gary
« Leur trésor n’était pas l’or, c’était la connaissance ». Les yeux au loin, son borsalino réajusté impeccablement sur un début de calvitie naissante, Indiana Jones (Harrison Ford) a pris un petit coup de vieux. Normal, il a 65 ans. Et l’assume. Ce qui lui permet même de jouer au vieux con moralisateur. L’archéologue américain nous avait pourtant habitué à un peu plus de frivolité, pilleur de tombes et bourreau des coeurs.
« Professeur Jones, vous êtes un homme de contradictions », aurait pu oser la scientifique stalinienne Irina Spalko, qui durant deux heures se contente de suivre Indiana à la trace. Et d’attendre qu’il la mène au royaume du crâne de cristal (cf. dans le texte). L’Amérique du Sud était encore un continent inexploré, le voici sillonné du nord au sud par les Soviétiques à la poursuite d’Indy. Professeur à lunettes cerclées à « mi-temps », Indiana Jones se révèle, comme tout bon archéologue, sur le terrain. Comme dans les trois épisodes précédents, il a toujours réponse à tout et sait jouer des poings face à ses ennemis, nazis, indiens ou ukrainiens. Un des plus beaux moments, la mort d’un géant russe dans une fourmilière.
Côté intrigue, Spielberg a puisé dans quelques-uns de ses thèmes de prédilection. La soucoupe de la rencontre du troisième type et les petits aliens en plastique à la E. T. ont été ressortis du Hall of Fame d’Hollywood. Une fois les menues économies réalisées sur le scénario, c’est autant d’argent à mettre dans les effets spéciaux. Trop. Indiana Jones n’était pas un super héros, il l’est malheureusement devenu. Dommage, car il nous suffisait presque d’entendre les trompettes de la bande-annonce pour être envoûtés.
Nouveauté, Indy Junior n’est plus le fils, il est le père. D’un jeune Mutt qu’il rencontre sur un quai de gare. Dans la famille, on reste cuir. Le modèle a changé, Mutt voyou gominé est passé au Perfecto. Entre père et fils, au début, on s’apprivoise. On discute de choses et d’autres, de spiritualité surtout.
Mutt : Dieu n’a pas cette tête-là (montrant un crâne inca)
Indiana : Ca dépend quel est ton dieu…
  Le nouveau Jones est devenu un homme moral, plus calme, plus responsable. Un vrai papa. Dans la dernière séquence, il pousse le vice jusqu’à se marier. Triste fin pour un aventurier que de se ranger des voitures.


Voici la bande-annonce :


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