Aujourd’hui, c’est le premier acte de l’après pétrole. Et ce que les écologistes craignaient se réalise : personne n’a prévu quoique ce soit !
Nous avions trente ans. C’est long pour se préparer, mettre en place les infrastructures, limiter les besoins, penser autrement. Mais pendant ces trente années, l’industrie du profit à court terme n’a fait que disqualifier la pensée écologiste, surtout celle de l’écologie politique. Ivan Illich, André Gorz, pour ne citer qu’eux, avaient pourtant posé clairement les problèmes, apporté parfois même des solutions applicables. Mais pas rentables rapidement, alors rejeter.
Nous portons aujourd’hui collectivement le poids de cet échec. Car nos descendants vont vivre moins bien que nous. Déjà parce que le réchauffement climatique va les frapper de plein fouet, mais aussi parce que nous leur léguons une société à l’énergie cher. Cela va impacter tous les secteurs : la nutrition, car le modèle productiviste n’est pus viable sans pétrole, la confection, avec la fin du plastique peu cher, la communication, avec la capacité à se déplacer qui est entachée.
Un monde plus dur, moins libre sûrement aussi.
Alors les Cassandres d'hier selon les critères libéraux, qui s’avéraient être des visionnaires, sont aujourd’hui en mal de solutions. Car c’est sur la longueur que nous aurions du agir. Mais là, c’est dans l’urgence qu’il va falloir le faire. Tout est à réinventer, à repenser.
Mais cela nous en reparlerons.
Aujourd’hui, le système croissantiste et libéral nous dit que tout va bien, le pétrole va rebaisser un jour. Mais ça c’est de la poudre aux yeux.
Déjà parce que les pays producteurs sont en position de monopole aujourd’hui. Pourquoi ne tireraient ils pas tout le fric possible d’une denrée que tout le monde convoite ? N’est ce pas la base du système de concurrence libre et non faussée ?
Ensuite parce que nous sommes comme des drogués en manque ! Notre société du tout pétrole (voiture pour se déplacer, plastique pour tout) ne peut se passer de sa dose. Alors, pensez vous que le dealer va nous faire un cadeau ?
Enfin parce qu’il y en a de moins en moins, et « ce qui est rare est cher ».
Voilà, nous sommes face à notre bêtise, à observer que notre mode de vie, destructeur et égoïste, nous a mis dans le pétrin. Donc pas trop le choix : soit nous relevons nos manches et changeons les choses collectivement, humainement et avec bon sens (surtout le sens du partage). Soit nous allons vers des lendemains de guerre, de violence et de renfermement sur nous même.
C’est le choix d’aujourd’hui, celui qui est entre nos mains. A nous de savoir ce que nous voulons.