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Chronique ontarienne, par Jean-François Tremblay…

Publié le 05 avril 2015 par Chatquilouche @chatquilouche

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L’un des pires livres que j’ai lus est sans aucun doute Twitch Upon A Star : The Bewitched Life and Career of Elizabeth Montgomery par Herbie J. Pilato, une biographie de l’actrice américaine qui demeurera éternellement connue pour son rôle de la jolie et rusée Samantha dans la série télévisée Ma sorcière bien-aimée.

 Pilato est un admirateur sans bornes de Bewitched (titre original anglais de la série) et de Montgomery, et ce depuis très longtemps.  On le retrouve en entrevue dans plusieurs documentaires et émissions spéciales à propos de la série et de l’actrice.  Ce qui a fait de lui un expert en la matière est sa passion immense pour le sujet, et son accès privilégié aux gens qui ont façonné Bewitched, en particulier Montgomery avec qui il a mené des entrevues à quelques reprises avant le décès de l’actrice en 1995.

 Ce qui rend pénible la lecture de ce livre est son écriture.  Pilato est un piètre auteur.  Le livre est bourré d’informations et s’avère, au départ, intéressant.  Je suis fasciné par cette actrice, et j’ai entrepris l’automne dernier de revoir Bewitched au complet, les huit saisons entières.  J’en suis présentement à la cinquième.  Et j’ai appris une foule de choses dans ce livre, à propos de l’enfance de l’actrice, de sa relation tumultueuse avec son père (l’acteur Robert Montgomery), de ses quatre mariages (dont celui avec Bill Asher, réalisateur de Bewitched), et de ses nombreux téléfilms aux sujets sombres et dérangeants qu’elle a pris plaisir à faire dans les années 70, 80 et 90 (en particulier, son interprétation en 1975 de la tueuse légendaire Lizzie Borden).

 Pilato a eu accès aux confidences et anecdotes personnelles de Montgomery, ainsi qu’à celles de ses amis, sa famille, ses collègues de travail, etc. Et c’est ce qui rend la chose encore plus tragique en un sens, car son livre est un vrai fouillis.  Il suit vaguement un ordre chronologique en répétant ad nauseam ses renseignements.  Il prend le lecteur par la main, tel un enfant, en s’assurant que celui-ci ait bien intégré dans son cerveau chaque renseignement en les rabâchant de chapitre en chapitre.  Le tout devient vite lassant, voire exaspérant.  J’ai mis un temps fou à terminer la lecture du livre, plusieurs semaines, car je m’arrêtais constamment et hésitais à y revenir.  J’avais l’impression d’être en punition.  Par le passé, j’ai mis de côté de nombreux livres pour moins que ça, mais je désirais à tout prix terminer celui-ci, car le sujet m’intéresse réellement, et puisque l’ordre est quelque peu chronologique, je voulais en savoir davantage sur les dernières années et la maladie (cancer) d’Elizabeth Montgomery.

 Par contre, je ne recommanderais pas ce livre.  C’est n’importe quoi.  Et je n’ai même pas parlé des nombreuses coquilles qu’on y retrouve…  Mais la chose qui me faisait sortir de mes gonds, c’est lorsque Pilato y allait de suppositions grotesques.  Par exemple, il tentait d’expliquer le choix de Montgomery pour tel ou tel projet télévisuel ou cinématographique en faisant de grossiers parallèles entre des éléments du scénario et des épisodes de la vie de l’actrice.  Des trucs du genre : si elle a choisi de jouer dans un épisode intitulé Relative Stranger (Étranger familier) dans la série Appointment with Adventure en 1955, c’est probablement que le titre de l’épisode lui faisait penser à son père, qui était en quelque sorte un étranger pour elle…  De la psychopop du genre, le livre en est rempli.  Et il y a des exemples pires que celui-ci, que j’ai déjà évacués de ma mémoire.

 J’ai détesté ce livre au plus haut point.  C’est un beau produit contenant de jolies photos, et les données factuelles sont

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intéressantes.  J’ai un meilleur portrait en tête de l’actrice et de sa carrière, et je compte bien voir plusieurs de ses téléfilms à caractère social, dont certains traitent du viol, des mariages interraciaux ou de la violence conjugale.  Montgomery était une actrice dévouée à plusieurs causes et a longtemps défendu les droits des gais et lesbiennes, tout comme elle a aidé à sensibiliser le public à la cause des victimes du sida.

 Ceci étant dit, une femme aussi magnifique et fascinante méritait une meilleure biographie officielle.  C’est honteux.

 Je suis présentement au beau milieu d’un bien meilleur livre, My Story par Ava Gardner, une autobiographie qui se lit avec un énorme plaisir, et ce sera assurément le sujet d’une prochaine chronique.

Alors, à bientôt !

Notice biographique
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Jean-François Tremblay est un passionné de musique et de cinéma. Il a fait ses études collégiales en Lettres, pour se diriger par la suite vers les Arts à l’université, premièrement en théâtre (en tant que comédien), et plus tard en cinéma.  Au cours de son Bac. en cinéma, Il découvre la photographie de plateau et le montage, deux occupations qui le passionnent.  Blogueur à ses heures, il devient en 2010 critique pour Sorstu.ca, un jeune et dynamique site web consacré à l’actualité musicale montréalaise.  Jean-François habite maintenant Peterborough.   Il tient une chronique bimensuelle au Chat Qui Louche.

(Une invitation à visiter le jumeau du Chat Qui Louche :https://maykan2.wordpress.com/)


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