Tahnee-Sharn a enfin cédé à l’amour. Et à cause de cela, elle a pris une terrible décision. Elle est partie affronter Raban Siwash, l’Innommable, et purifier la pierre d’Arkem. Seule. En laissant derrière elle la troupe qui l’accompagnait et Kéo Seaghan, le mage de Lannilis, l’homme qu’elle aime et qui lui a donné son nom d’amour, Morwen. Mais elle est loin de se douter que Raban Siwash sait très bien qui elle est et l’attend de pied ferme. Assoiffé de pouvoir, en pleine possession de sa puissance, le séduisant démon est bien décidé à reprendre Arkem et à faire de cette enfant-déesse sa reine. Pourra-t-elle lutter? Et surtout, dans quelle état s’en sortira-t-elle? Car elle qui est née pour accomplir la prophétie pourra-t-elle survivre à la purification?
L’issue de la quête est enfin arrivée et enfin, on va savoir à quoi ressemble Raban Siwash. J’étais plus qu’impatiente et, je l’avoue, je n’ai pas été déçue. En voilà un vrai méchant, pas bête, beau gosse en plus, et surtout qui ne s’en laisse pas conter. Il ne fallait tout de même pas espérer que le pire danger que le monde ait connu et contre qui tout le monde se bat ait sagement attendu sans réagir dans sa tour qu’une blondinette vienne tranquillement lui botter les fesses. De nouvelles surprises nous attendent donc et dès le début, le tome 4 a bien rebondi par rapport à la petite déception laissée par le tome 3 qui m’avait semblé un peu trop attendu. C’est sombre, tortueux, plein de faux-semblants et comme finalement, personne n’a pu réellement prévoir comment se passerait la purification, on ne sait pas vraiment quel monde, quel ordre nouveau on va trouver après.
Et là est aussi l’originalité de cette série: nous proposer l’après. Après la fin de la quête, que reste-t-il? L’identité de Morwen, qui a été avant Tahnee-Sharn, Sinièn ou Yanis, est plus que jamais une véritable énigme. A quoi sert-elle une fois que sa quête est terminée? Nous la retrouvons sur un champ de ruine, errant à la recherche d’elle-même. Tout est à reconstruire, alors elle reconstruit tout: elle erre dans la forêt, trouve asile dans un nouveau pays qui ignore tout d’elle et qui tombe pourtant sous son charme. Le monde des hommes n’est pas pour autant celui de la paix car, là encore, son pouvoir effraie et réveille les plus bas instincts, comme si le mal trouvait toujours un esprit pour s’incarner. La série trouve alors un nouveau souffle, même si on peut se lasser un peu du jeu de cache-cache par lequel passent Kéo et Morwen à se chercher et à se manquer pendant presque tout le roman. De nouvelles questions sont soulevées, sur le véritable destin qu’elle doit accomplir, et j’avoue que la fin m’a laissée une furieuse envie d’une suite tant il y a encore des ficelles à tirer avec les nouveaux personnages qui font leur apparition.
La note de Mélu:
La belle conclusion d’une série que je suis triste de quitter.
Un mot sur l’auteure: Valérie Simon (née en 1963) est une auteure française qui vit dans la région de Lyon. D’autres de ses oeuvres sur Ma Bouquinerie: