Sur l’ensemble des 18-64 ans, l’expérimentation du cannabis a gagné près de 10 points en 4 ans, passant de 33 % à 42 % entre 2010 et 2014, marquant non seulement la tendance à la hausse de la consommation observée depuis quelques années mais traduisant une certaine banalisation de sa consommation. Autre résultat marquant de cette première analyse du Baromètre santé 2014, une hausse de l‘usage d’un grand nombre de produits illicites chez les jeunes adultes et, en particulier des cannabinoïdes de synthèse et des stimulants.
Le cannabis est désormais expérimenté par plus de 40 % de la population (18-64 ans) et son usage régulier, soit au moins 10 usages en 30 jours, gagne 1 point entre 2010 et 2014, passant de de 2 à 3%. Son usage au cours de l’année augmente pour toutes les tranches d’âge avec des hausses plus significatives chez les femmes de 18 à 40 ans et les hommes de 18 à 55 ans. Un jeune homme sur 4 et une jeune femme sur 4 en consomme dans l’année. Cette hausse des consommations s’explique par l’élargissement de l’offre, via l’auto-culture, la production locale et la vente via l’Internet.
Les cannabinoïdes de synthèse, essentiellement vendus sur Internet, font une véritable percée chez les jeunes et plus particulièrement ceux qui ayant déjà expérimenté une drogue illicite autre que le cannabis. Ils représentent environ deux tiers des nouvelles substances notifiées (Source : OEDT et Europol, 2011) et ont été expérimentées par 1,7 % des 18-64 ans. Un taux d’expérimentation qui reste faible par rapport aux données américaines en milieu scolaire, soit pour la dernière année du cycle secondaire, un taux de consommation dans l’année de 11% (Source » Monitoring the Future »-2011).
Cannabis et cannabinoïdes de synthèse entraînent les mêmes préoccupations pour la santé. Alors que les taux de THC sont de plus en plus élevés dans les cannabis présents sur le marché, les cannabinoïdes synthétiques, comme le spice, qui agissent sur les mêmes récepteurs cannabinoïdes que le THC et produisent globalement des effets similaires à ceux produits par le cannabis, cependant, beaucoup plus puissants que le THC de la plante naturelle du cannabis. (Des rapports d’événements cardiaques avec leur consommation ont été rapportés).
Les amphétamines ou stimulants du SNC sont également globalement à la hausse, en particulier l’ecstasy (ou MDMA), sous toutes ses formes. 4,3 % des 18-64 ans les ont déjà expérimentées et 3,8% des 18 et 25 ans en prennent régulièrement. L’usage de la cocaïne est lui aussi à la hausse et il aura quadruplé en deux décennies, concernant aujourd’hui 3,1 % des 18-25 ans. Globalement, les consommations des autres substances sont stables.
Source : OFDT Les niveaux d’usage des drogues illicites en France en 2014
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