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Critique Ciné : Cerise, sur le gâteau

Publié le 04 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Cerise // De Jérôme Enrico. Avec Zoé Adjani-Vallat et Jonathan Zaccaï.


Sous couvert de tout un tas de poncifs du genre, le film de Jérôme Enrico (Paulette) revient au cinéma afin de nous raconter l’histoire d’un personnage. Après la sympathique et pourtant très désuet Paulette, Jérôme Enrico nous embarque dans les aventures de Cerise, une adolescente faussement qui, punie par sa mère après avoir volé à l’étalage, va se retrouver en Ukraine où vit son père qu’elle ne connaît pas. Comme dans Paulette, il n’y a aucune idée de mise en scène dans ce film qui préfère soulever tous les problèmes de la comédie française à petit budget qui ne sait pas trop quoi faire avec son peu de moyens. Si la tentative est honorable et délivre quelques bonnes idées, Cerise manque cruellement de surprises et l’on se retrouve donc avec un film qui tombe souvent dans l’ennui le plus total. Outre quelques musiques assez réussies (« Love de ma Life » par exemple qui est un titre que j’ai encore en tête), le film ne se sort jamais dans sa morosité ambiance. Peut-être que cela a été voulu par Jérôme Enrico sauf que je n’ai tout simplement pas été sensible au résultat qui manque cruellement de fraîcheur. La modernité du récit vient uniquement de ce qu’il tente de raconter (il se déroule pendant la révolution à Kiev) alors que le sujet ultra familial est vu et revu, déjà vu en mieux ailleurs.

Cerise a 14 ans, mais elle en paraît 20. Cerise a grandi à côté du périphérique, mais la voilà exilée en Ukraine. Cerise se maquille outrageusement, mais elle a encore des rêves de petite fille. Cerise ne connaît pas son père, pourtant elle doit vivre avec. Cerise ne s’est jamais intéressée qu’à sa petite personne, et la voilà plongée dans une révolution ! Cerise ou les pérégrinations d’une adolescente à la recherche de l’amour absolu… à la recherche d’elle même.

Cerise est un personnage haut en couleurs dans tous les sens du terme et pourtant le film n’exploite même pas une once de cette couleur. On se retrouve alors avec une histoire terriblement fade qui utilise en trame de fond le problème politique d’un pays sans même parvenir à en ressortir quelque chose. Comme avec Paulette qui était déjà un peu socialement engagé, Jérôme Enrico prouve son goût pour les films très sociaux, qui parlent de la société d’aujourd’hui et la difficulté pour certain(e)s de vivre une vie normale. La famille séparée aux quatre coins du monde c’est un bon exemple mais traité à la loupe, sans vraiment prendre le temps de nous parler des sentiments de chacun. Du coup, le film donne l’impression qu’il bâcle l’une de ses plus belles chances de faire quelque chose d’intéressant. Zoé Adjani-Vallat au milieu de tout ça joue à l’adolescente qui ne sourit jamais, qui semble toujours blasée et ennuyée de ce qui lui arrive, sauf quand elle rêve de son chanteur de télé-crochet préféré. L’idée d’intégrer la passion de Cerise pour les télé-crochets n’est pas une mauvaise idée non plus, ce qui permet de rester connecter au monde d’aujourd’hui même si le film nous donne l’impression de devenir de quelques années en arrière.

Car d’un point de vue des images c’est extrêmement face tout de même. On est loin de Paulette qui, derrière son côté désuet, avait réussi à faire rire mais il faut dire que le film reposait énormément sur le talent de son actrice principale. Après, je ne vais pas me faire l’avocat du diable mais le film relate tout de même sacrément mal ce qui se passe en Ukraine. On se demande même si Jérôme Enrico a déjà mis les pieds là bas ou bien regardé les informations. Les choix musicaux sont peut-être la seule originalité de ce film et peut-être ce qui m’a donné envie d’aller jusqu’au bout (et encore, c’était sacrément laborieux et j’ai eu énormément de mal à me laisser porter sans m’ennuyer tant j’ai eu envie de roupiller à certains moments). Je ne dis pas que Cerise ne pourra séduire personne, il y aura forcément un public prêt à aimer, sauf que pour moi ces comédies douce-amère française sous couvert de propos social engagé, c’est rarement une bonne idée car je n’arrive pas à trouver d’exemple réussi sans trop réfléchir, c’est bien qu’il y a un sacré problème. Je n’avais pas vu la bande annonce, par curiosité j’ai été la voir après avoir vu film, et je crois que j’aurais dû en rester là, elle représente à merveille la lassitude du film.

Note : 2/10. En bref, lassant et ennuyeux. A oublier.


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