Après le succès de la première édition d’Au Gré des Bières en mai 2014, le Syndicat des Brasseurs d’Alsace et ses partenaires donnent rendez-vous au public pour une journée et demi de découvertes et de convivialité avec pour fil rouge la célébration du Millénaire des fondations de la Cathédrale de Strasbourg et l’histoire des brasseurs d’Alsace.
LA BIÈRE EN ALSACE, UNE LONGUE HISTOIRE
Dans ce lieu magnifique et chargé d’histoire, une scénographie originale permettra de rappeler les grandes étapes de l’histoire de la bière en Alsace depuis la brasserie monacale du Grand Chapitre de la Cathédrale de Strasbourg au Moyen Âge jusqu’à nos jours.L’Alsace compte désormais une quarantaine de brasseries parmi lesquelles on peut distinguer deux grandes brasseries faisant partie de groupes internationaux, deux brasseries de taille moyenne et environ trente-cinq brasseries artisanales et micro-brasseries (ce chiffre étant en augmentation ces dernières années). C’est, à une échelle réduite, le reflet de l’évolution du marché français (environ 700 brasseries recensées début 2015), européen et mondial de la brasserie.
Culture et pédagogiePour mettre d’avantage en exergue la dimension culturelle de cet événement, un parcours pédagogique matérialisé par « un espace culturel autour de la bière » est aménagé avec des animations inter-actives destinées à impliquer plus conséquemment le public.Stève Acker, spécialiste en bièrologie et guide conférencier, est l’animateur de cet espace culturel. Ses interventions, d’une durée d’une demi heure porteront sur des thèmes aussi divers que :mille ans d’histoire entre brasseurs et bâtisseurs : synergies entre les dates clefs de la construction de la cathédrale et de la fabrication de la bière à Strasbourg et en Alsace ;brasseurs d’Alsace : que de diversité !la fabrication de la bière ; la filière brassicole alsacienne : de l’épi au demi !
Forts du succès de la 1re édition d’Au Gré des Bières, Brasseurs d’Alsace a souhaité poursuivre la découverte de la gastronomie autour des accords bières et mets.
Samedi 30 mai, à 11 h 30, une initiation au tirage de la bière sera proposée au public avec Pascal Leonetti, sommelier de l’Auberge de l’Ill et meilleur sommelier de France 2006.Cette animation sera ponctuée par des échanges avec Hubert Maetz, chef de l’Hôtellerie du Rosenmeer et Hervé Marziou, bièrologue, qui proposeront une dégustation commentée sur les alliances mets et bière pour l’apéritif.À 16 h 00, le trophée Au Gré des Bières proposera à 4 blogueuses culinaires alsaciennes de s’affronterdans la bonne humeur autour de la réalisation de recettes à la bière à composer à partir d’un paniermystère contenant plusieurs ingrédients. Elles seront départagées par un jury composé de brasseurs et depersonnalités alsaciennes bièrophiles. La gagnante se verra remettre un trophée réalisé par un artistetailleur de pierre.Pendant toute la durée de la manifestation, différents groupes musicaux se produiront sur scène et chaque soir un set DJ aura lieu avec un jeu de lumières spécifique baignant la Place du Château dans une ambiance chaleureuse et surprenante.Nicolas Rieffel sera l’animateur de cette journée et demie de découvertes et de convivialité qui entend également faire partager ce que sont les brasseries alsaciennes aujourd’hui : diverses, citoyennes et innovantes.
SUR LES 2 JOURS
- Animation par Nicolas Rieffel
- Unique et exceptionnel : le Brassin du Millénaire à découvrir, ainsi qu’une démonstration du brassage par la brasserie associative de l’Abreuvoir
- Un espace pédagogique animé par Stève Acker (spécialiste en bièrologie et guide conférencier) et les brasseurs pour s’ouvrir au monde brassicole en7 thématiques
- Dégustation et petite restauration préparée par 2 chefs alsaciens renommés, Hubert Maetz et Thierry Schwartz
HISTOIRE DU SYNDICAT DES BRASSEURS D’ALSACE
Après l’annexion de 1871, le Syndicat tente d’obtenir du gouvernement français, en vain, qu’il maintienne des droits d’entrée préférentiels pour les bières produites en Alsace.Le Syndicat a également permis le passage des caisses de transport et des bouteilles gravées au nom de chaque brasseur à la réalisation d’une bouteille de 75 cl standard, commune à tous les brasseurs, et à une caisse en bois unique pour la livraison des cafés, hôtels et restaurants et le retour des consignes.
En 1948, les membres du Syndicat décident de ne brasser plus que des bières de qualité titrant 5 degrés et plus. Une décision qui eut des retombées commerciales exceptionnelles.
Il a notamment contribué à raviver la tradition de la bière de Noël en Alsace depuis le début des années 1990 ; recette toujours très appréciée aujourd’hui et qui séduit un large public partout en France.
Les six brasseries membres du Syndicat des Brasseurs d’Alsace ont produit près de 10 millions d’hectolitres de bière (soit 1 milliard de litres) en 2014.
Elles emploient 1 336 salariés 1 et ont investi près de 150 millions d’euros entre 2011 et 2014 dans le développement de leurs outils industriels, dans l’aménagement de leurs bâtiments et l’amélioration continue de leur performance environnementale.La filière brassicole alsacienne compte aussi deux grandes malteries (qui transforment l’orge en malt, étape indispensable de la fabrication de la bière), des producteurs de houblon et des distributeurs.
Les nombreux cafés-hôtels et restaurants (CHR) sont les ambassadeurs de la bière d’Alsace auprès du public alsacien et des nombreux touristes qui visitent notre région.
HISTOIRE DE LA BIÈRE EN ALSACE
Le plus ancien document faisant référence à la bière est quant à lui daté de 961. Il s’agit d’une charte de l’Évêque Udo de Strasbourg où il est fait mention, entre autres, d’une donation au profit du Grand Chapitre de la Cathédrale de deux propriétés agricoles situées à Schaeffolsheim dont chacune était redevable d’une situla 3 de bière pour la fête de la Nativité.
Au Moyen-Âge, l’activité brassicole est surtout l’apanage des moines (à Strasbourg, Wissembourg, Marmoutier, Pfaffenhoffen…). Ceux du Grand Chapître de la Cathédrale de Strasbourg disposaient d’une capacité de production estimée à environ 1 450 hectolitres par an ce qui fait des
brassins journaliers de 5 hectolitres (500 litres) et constitue un volume fort respectable 4.
En 1259, le premier brasseur indépendant de Strasbourg, connu sous le nom d’Arnoldus Cervisarius ou Arnold, s’installe Impasse de la Bière à proximité de la Cathédrale. Sa brasserie comporte également une malterie. Au XIVe siècle, on dénombrait 6 autres brasseries dans les murs de la ville.
Les brasseurs d’alors sont redevables de l’Umgelt – la taxe sur les boissons – perçue par les Bierkieser ou Bierschauer.
Elle est fonction du type de bière brassé : Lager (bière de garde) ou Schenkbier (bière ordinaire).
On brassait également dans les petites villes.
Au XVe siècle, l’emploi du houblon se généralise. Outre ses propriétés amérisantes et aromatiques, il présente des propriétés antiseptiques très intéressantes pour la conservation de la bière. C’est ainsi qu’il supplante les autres épices jusqu’alors utilisées pour parfumer la bière. D’abord utilisé à l’état sauvage, le houblon est cultivé en Alsace à partir de la fin du XVIIIe siècle, principalement dans la région de Haguenau.Le nombre de brasseries croît régulièrement aux XVIe et XVIIe siècles. La Révolution marque la fin des corporations et l’instauration de la liberté de brasser d’où un très fort développement de la brasserie. Le XVIIIe siècle voit aussi le début de la révolution industrielle dans la brasserie alsacienne.Elle s’accélère au XIXe avec l’utilisation industrielle des chaudières à vapeur et l’invention des machines frigorifiques Les brasseurs alsaciens (mais pas seulement) doivent aussi beaucoup à Louis Pasteur dont les travaux sur les levures ont permis d’améliorer la qualité et la conservation des bières et de rivaliser avec le savoir-faire allemand en matière de fermentation basse.
À la fin du XIXe siècle, les brasseries industrielles quittent le centre-ville de Strasbourg où elles sont trop à l’étroit pour s’installer dans les faubourgs de Koenigshoffen et Cronenbourg et à Schiltigheim. Les brasseurs y installent de plus des caves-glacières dans le sol argileux pour la garde de la bière. Grâce au chemin de fer, la bière d’Alsace est vendue à Paris. La production alsacienne de bière connait alors une croissance fulgurante et passe de 100 000 hl en 1850 à plus de 700000 hl à la veille de la guerre de 1870, dont 300000 hl qui sont acheminés vers la capitale.
Les conflits mondiaux et les progrès de l’industrie brassicole ont contribué tout au long du XXe siècle à redessiner le paysage de la brasserie alsacienne. En 1961, la région ne comptait plus que 21 brasseries et les regroupements se sont poursuivis dans les années 70 et 80. Les années 90 amorcent un nouveau tournant avec l’apparition de brasseries artisanales et micro-brasseries parfois installées au sein d’un débit de boissons. Ce phénomène est d’ailleurs observable partout dans le monde, notamment aux États-Unis avec le développement des « craft breweries ». Ce mouvement s’amplifie en France depuis l’an 2000 et s’est beaucoup accéléré ces 5 dernières années. On dénombre aujourd’hui plus de 40 brasseries en Alsace et notre région, qui représente plus de la moitié de la production nationale de bière, a toujours su rester une référence en matière de bières de qualité.
Source : Dossier presse Au gré des bières - Brasseurs d'Alsace
(1) Source interne Brasseurs d’Alsace au 31/12/2014.(2) Généralement une pierre fine gravée en creux et utilisée comme cachet ou amulette en Mésopotamie, en Égypte, en Crète puis chez les Grecs et les Romains.(3) La situla comprend environ 24 litres et représente une demi-mesure.(4) Selon Fritz Eyer, secrétaire général de l’École de Brasserie de Nancy, saisons d’Alsace nº 3, été 1962.