~~d'après NUIT DE NOËL de Maupassant
Ah, les réveillons ! Les réveillons ! Je ne réveillonnerai plus jamais, non ! À l’époque, j’habitais rue Delambre. Un 24 décembre, Je décidai de sortir Et rôder dans les lieux de plaisir. J’adore les femmes bien nourries. Elles ne manquent pas à Paris. Soudain, rue du Pré Carré, J’aperçus une silhouette qui me convenait : Par-devant deux bosses abondantes, Et par derrière,…des fesses provocantes ! Je l’ai emmenée chez moi : -« Ah ! On est bien chez toi ! » Elle ôta son manteau, Son chapeau, S’assit, mangea et but. Une heure plus tard, repue, Elle se mit au lit. Puis soudain elle a gémit Fortement. -« Qu’as-tu ? Es-tu es indisposée ? » Elle jeta un cri déchirant. Son visage s’était décomposé. -« Oh ! Mon ventre ! Mon ventre ! » Je relevai le drap et je vis… Qu’elle accouchait, mon ami ! J’ai crié par la fenêtre : « Au secours, Au secours ! » Accoururent des hommes masqués, Des femmes décolletées, Des Turcs, des Pierrots, Des mousquetaires, des dominos… Un capucin, Se prétendant médecin, Voulut aider la nature. Il était gris comme un âne ! Quelle aventure ! Enfin, une laitière Se disant sage-femme Me présenta un morceau de chair Miaulant comme un chat. J’étais dans l’embarras. Que devais-je faire ? J’ai fait hospitaliser la mère Et j’ai placé le bébé à Médan Chez des amis artisans. Voilà pourquoi, plus jamais Je ne réveillonnerai.