Sélectionneurs Nationaux… Exception culturelle à la Française!

Publié le 03 avril 2015 par Sudrugby

Raphael Ibanez

Bien que la presse dite spécialisée nous vante les mérites de ces trois hommes, quel est leur réelle expérience d’entraîneur? Quelles compétences particulières leurs permettent d’être en première ligne pour occuper le poste le plus important du rugby Français (en théorie)? Raphaël Ibañez est entraîneur depuis presque 3 saisons de Bordeaux avec pour bilan aucune qualification en play offs de Top 14 et il n’est jamais sorti des groupes en Challenge Européen. Alors certes le jeu proposé est intéressant et le club progresse, mais est-ce suffisant pour être le patron du XV de France? De plus malgré un bon début de saison l’UBB semble prendre l’eau et au final tout cela me paraît léger… Mais c’est tout de même plus consistant que pour Fabien Pelous, sélectionneur des espoirs depuis 4 saisons. Un unique titre dans le tournoi des Six Nations -20 ans est donc désormais suffisant pour prendre en main les grands? Les performances moyennes lors des Coupes du Monde -20 ans ne sont donc qu’anecdotiques? Certes Marc Lièvremont a suivi ce parcours mais la finale miraculeuse en Coupe du Monde ne doit pas faire oublier 4 saisons en demi teinte. Pourtant quand les noms d’Ibañez et Pelous circulent, tout le monde semble considérer que ces deux choix sont les bons grâce à leur passé respectif sur le pré.

Fabien Galthié

Reste Fabien Galthié, seul membre du trio de favoris a avoir réellement fréquenté le haut niveau et à pouvoir se targuer d’avoir un palmarès en tant que joueur ET entraîneur. Mais malheureusement pour lui son aventure à Montpellier s’est mal terminée et personne ne semble ni remettre en cause les éventuelles erreurs stratégiques de Mohed Altrad, ni se souvenir où se trouvait le MHR avant 2010. Il est vrai que même le grand Rene Ranger, légende des All Blacks et si brillant et consistant en Top 14 l’a égratigné dans la presse, c’est donc que Galthié doit être vraiment mauvais! J’ironise bien sûr. Mais je ne vous cacherais pas que, étant donné qu’il est impossible de voir la FFR nommer un sélectionneur étranger, Galthié est celui que je pense être le plus qualifié pour s’occuper des Bleus.

Quid des autres pays?

Heyneke Meyer (Springboks)

On retrouve deux autres type d’entraîneurs à la tête des autres grandes sélections mondiales. D’un côté les coachs possédant une grande expérience du rugby de haut niveau avant de prendre en main l’équipe nationale et de l’autre des sélectionneurs promus après plusieurs succès au niveau fédéral dans leur pays (Stuart Lancaster en Angleterre et Daniel Hourcade en Argentine). Est-ce utile de revenir sur le palmarès et la carrière des Steve Hansen, Warren Gatland, Heyneke Meyer, Joe Schmidt, Vern Cotter ou Michael Cheika (qui n’a pas entraîné que le Stade Français!) ?

Tana Umaga (All Blacks – 20 ans)

Les grands joueurs peuvent devenir de grands entraîneurs mais ils doivent tout d’abord faire leurs preuves. Et bien entendu les Néo Zélandais sont encore là pour montrer l’exemple. Si au sein du staff de Steve Hansen ne se trouvent que des cadors du coaching, la sélection des -20 ans est encadrée par trois “espoirs” du management, Scott Robertson en tête mais surtout avec Tana Umaga et Leon MacDonald comme adjoints. Grâce à leur réputation glanée en tant que joueurs, ils seraient en France considérés comme des candidats légitimes à un poste de sélectionneur national. En Nouvelle Zélande, ils doivent avant tout faire s’aguerrir en ITM Cup (respectivement avec les Counties Manukau et les Tasman Makos) ainsi qu’auprès des espoirs. Et même s’ils brillent depuis le début de leur seconde carrière, des coachs comme Dave Rennie, Jamie Joseph ou Todd Blackadder seront prioritaires aux yeux de la NZRU. Il faudra certainement également suivre le parcours d’Aaron Mauger, entraîneur des skills des Crusaders et de Canterbury qui prendra en main les Leceister Tigers l’an prochain.

Stephen Larkham (Brumbies)

De l’autre côté de la mer de Tasman, si la presse Française a plus parlé de son titre mondial de 1999 et de ses 102 sélections avec les Wallabies, la nomination de Stephen Larkham comme adjoint de Michael Cheika est avant tout due à son excellent travail auprès des Brumbies depuis 2010. De retour à Canberra à la fin de son expérience Japonaise, il a d’abord officié comme spécialiste des skills et de l’attaque avant de prendre en main l’entraînement des arrières puis la tête de la franchise la saison dernière. Il a pu se former au contact des expérimentés Jake White et Laurie Fisher et continuera son apprentissage en sélection nationale auprès de Cheika. Il n’est pas étranger à l’éclosion des Tevita Kuridrani, Henry Speight, Nic White ou Jesse Mogg.

Je suis peut être utopique, mais à mes yeux le sélectionneur national doit avoir déjà fait ses preuves en tant qu’entraîneur et posséder un gros palmarès. Avoir été ou non international en tant que joueur n’a aucun intérêt, Graham Henry, Jake White, Rod Macqueen voire Kitch Christie l’ont prouvé par le passé. Après huit saisons de vache maigre il serait temps qu’un vrai taulier prenne en main le XV de France. Le rugby international est une chose sérieuse, ce n’est pas un cursus de formation au métier d’entraîneur! Malheureusement la FFR semble prendre la mauvaise direction et il est probable que les déceptions deviennent récurrentes!