En seulement quatre épisodes, Jason Aaron et Jason Latour brossent le portrait sans concession (et certes peu nuancé) de cette Amérique profonde bien burnée, mais dépourvue de neurones. Au pays des rednecks, les côtes de porcs baignent dans la corruption et le quotidien dans la violence. Dans ce bled où le football américain est roi, l’on n’apprécie pas trop les étrangers, surtout quand ils se mêlent de ce qui ne les regarde pas.
La caractérisation du personnage principal est excellente. Il y a d’une part cette croisade qu’il tente de mener et qui réveille des souvenirs douloureux et qui fait ressurgir les images enfuies de cette figure paternelle qui a marqué son enfance. Il y a d’autre part ces appels téléphoniques incessants, qui permettent d’en apprendre plus sur les pensées du héros. Au fil des flash-backs, le récit monte lentement en puissance pour déboucher sur un cliff-hanger surprenant, qui s’annonce très prometteur pour la suite de la série.
Visuellement, le trait anguleux et énergique de Jason Latour (Django Unchained) contribue à plonger l’ensemble dans une ambiance pesante et poisseuse à souhait. L’expressivité des personnages et la bichromie aux tons rouges renforcent encore l’atmosphère violente de ce bled dirigé par une belle brochette d’écervelés.
Immanquable, surtout au prix de lancement de 10 euros !
Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top comics de l’année !
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