Jean-Antoine Watteau, plus connu sous le nom d'Antoine Watteau, né à Valenciennes (Nord) le 10 octobre 1684 et mort à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) le 18 juillet 1721, est un peintre français.
Il est un des créateurs représentants du mouvement rocaille ou rococo. Inspiré par la commedia dell'arte, il aime à représenter le théâtre dans ses tableaux, que ce soit à travers les rideaux lourds ou les thèmes. Malgré une carrière brève d'une quinzaine d'années, il a connu le succès de son vivant et a laissé une œuvre considérable, des milliers de dessins et plus de deux cents tableaux que les princes d'Europe et les collectionneurs privés s'arrachaient. Ses peintures les plus célèbres sont un Pierrot (anciennement intitulé Gilles) et ses deux Pèlerinages à l'île de Cythère.
Jean-Antoine Watteau est le deuxième des quatre fils de Jean-Philippe Watteau, maître-couvreur, marchand de tuiles. Son père, souvent querelleur, boit volontiers et se montre violent, ne devant probablement pas épargner à ses fils des coups, ce qui peut expliquer le repli intérieur du jeune Jean-Antoine et une phtisie précoce, l'influence de cette maladie se retrouvant dans le psychisme et dans les tableaux du peintre.
La famille de Jean-Antoine encourage tôt sa vocation artistique. Vers l’âge de dix ans, il est vraisemblablement mis en apprentissage chez Jacques-Albert Gérin, l’un des peintres renommés de la ville, dans le goût flamand. Peu de temps après, il monte sur Paris et s'installe dans le quartier Saint-Germain-des-Prés où résident de nombreux artistes flamands. Sans protection, sans ressources, il est décidé à s’en procurer par le travail. Engagé d’abord par un peintre sans client, Métayer, qui ne peut le nourrir, il passe chez un fabricant de peintures, au pont Notre-Dame, qui l’emploie, avec quelques autres apprentis, à copier, en nombreux exemplaires, des images religieuses et des tableaux de genre, très recherché par les dévots.
1717 - Pèlerinage pour l'île de Cythère
Tout en se livrant à cette besogne insipide, Watteau se lie avec le peintre d'origine flamande Nicolas Vleughels, le peintre d’Anvers, Jean-Jacques Spoëde, élève de l’Académie royale, et avec Claude Gillot, peintre, dessinateur, graveur, décorateur, qui sera un maître pour Watteau. C’est chez lui qu’il prend le goût des scènes de théâtre, des fantaisies galantes, des arabesques à figurines, des mythologies et des singeries, et qu’il s’enhardit dans ses tendances naturelles à observer sans cesse les réalités environnantes et à jouir, en rêveur délicat, du spectacle de la vie mondaine ou rustique. Commençant comme peintre d'histoire, il va s'inscrire dans la querelle des Anciens et des Modernes et marquer le triomphe de la couleur, la victoire des « rubénistes » (les coloristes qui privilégient la force de la sensation) sur les « poussinistes » (les dessinateurs qui privilégient la forme) représentés par Roger de Piles et Charles Le Brun.
Après sa rupture avec Gillot (vers 1707 ou 1708), il entre dans le studio du décorateur Claude Audran III. En 1709, il tente le prix de Rome mais n'y obtient que la seconde place, ce qui lui ôte le privilège d'aller parfaire ses connaissances dans l'Académie de France à Rome. Découragé, il se remet au travail. Trois ans plus tard, en 1712, il devient membre de l’Académie. Mais ce n'est qu’en 1717, après cinq années de travaux, qu’il présente son morceau de réception, le fameux Pèlerinage à l’île de Cythère.
1719 - Pierrot
Ses amis s'alarment de sa négligence concernant son avenir, sa situation financière et son état de santé précaire. En 1719, il choisit de partir pour Londres, peut-être afin de consulter le docteur Richard Mead, un des médecins les plus réputés de l'époque et un admirateur de l'œuvre du peintre. Cependant l'air de Londres ne lui a pas été d'un grand profit. Après son retour en France et quelques mois à Paris, il meurt en 1721, peut-être des suites de la tuberculose, à l'âge de 37 ans.
Certains critiques d’art ont vu dans ses œuvres un signe avant-coureur de l’impressionnisme, avec le traitement si original des paysages et des personnages, caractérisé par une atmosphère poétique distincte, par un flou nimbé de tristesse. Bien que sa peinture disparaisse totalement avec la Révolution française qui la vilipende, laissant alors la place au style néoclassique, Watteau est réhabilité dès le siècle suivant.
Vignette en haut à gauche : portrait par Rosalba Carriera (1721).
D'après Wikipédia