Par exemple, chaque jour de Pâques, on organise une chasse aux cocos suivie d'un brunch de type cabane à sucre chez ma mère. On utilise les mêmes paniers de Pâques depuis qu'ils sont petits, on met les mêmes oreilles de lapin qu'on est contents de retrouver un peu plus maganées année après année. Mais cette année, les enfants ont décidé que c'était terminé. «On est trop vieux pour ça et... Mamie n'est plus là.» Et j'étais bien d'accord avec eux. On aurait pu faire comme si, essayer de reproduire ce souvenir mais on a choisi ensemble d'arrêter ça là.
Ma mère est décédée subitement l'automne dernier et mes tantes sont déménagées à Toronto et depuis nos rituels -qu'on faisaient avec elles depuis toujours- ont perdu leur sens. On a réinventé Noël, on a déjoué la St-Valentin, on va déconstruire Pâques. Toutes ces fêtes familiales -qui nous pesaient
C'est une belle grosse année de transition, tant pour moi que pour les enfants. De celle qui marque l'avant et l'après. Une année où l'on a perdu nos repères. Et où il a fallu s'en construire d'autres. Des tout neufs, juste pour nous, ensemble. (Et tant pis pour la chasse aux cocos!)