Il tourne tout de même 11 documentaires entre 1931 et 1963.
Se trouvant des affinités davantage avec Luis Bunuel qu'avec quiconque au Portugal, il reprend la caméra dans les années 70. Il a alors plus de 60 ans. Salazar meurt en 1968 et la révolution des oeillets de 1974, fait basculer le pouvoir au Portugal. Ironiquement, les films de Manoelo de Oliveira, trois dans les années 70, connaissent beaucoup de succès non seulement au Portugal mais les festivals internationaux s'intéressent aussi à lui. Ironique parce qu'au niveau personnel, sa famille se tenait du côté de la bourgeoisie et la fortune familiale est liquidée par la révolution. De Oliveira, comme Bunuel, critique beaucoup la bourgeoisie dans ses films.
Il a 80 ans quand ses films deviennent aussi ponctuels qu'un film de Woody Allen. À partir de 1990, il tournera un film par année, parfois 2 (en 2001, 2002, 2005, 2006, 2007, 2008 et 2010 ) jusqu'en 2010. Réalisant son dernier (de fiction) en 2012. Parmi ceux-ci, une suite au film culte de Bunuel Belle de Jour.
Il tournera aussi en parallèle 10 documentaires de 2002 à l'an dernier.
Réalisant l'essentiel de son oeuvre passé 60 ans et encore davantage passé 80, il aura tourné avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli, Marcello Mastroianni et John Malkovich. Dans ses films, les dialogues et la musique prennent une place prépondérante dans la narration, lente et statique, tel un documentaire, avec de longs plans fixes semblables à des tableaux. Un de ses fils sera d'ailleurs peintre. Les lents mouvements de caméra de Maneolo de Oliveira font écho à la lenteur du rythme de vie de sa ville natale de Porto.
Il avait encore un projet de film en tête, L'Église du Diable, malgré ses extraordinaires 106 ans.
"Je préfère être considéré comme un grand pêcheur plutôt que comme un bon catholique" dira-t-il de lui et de son oeuvre.
Le Portugal perd l'un de ses plus prestigieux ambassadeurs cinématographique hier.
Respeito para o Grande sonhador!