Voici une petite sélection de lecture annexe à celle de la biographie de Delphine de Vigan. Ces livres tournent autour d'un même sujet, mais apportent des variantes différentes, certains se concentrant sur le manque, la douleur, d'autres ayant recours à la fiction ("Un secret") ou à un ton humoristique ("La balade de Baby") pour faire vivre des personnages toujours émouvant. Ils peuvent se lire comme une prolongation du roman "initial" ou partir dans une branche différente.
La sensibilité d'un enfant qui comprend instinctivement, et malgré les non-dits qu'on lui oppose, que bien qu'enfant unique il a "longtemps eu un frère"... Lui n'étant pas comme ses parents, des athlètes accomplis, ne partageant pas ce même culte des corps qui le maintiennent à l'écart, il ressent l'exclusion de ceux qui partagent un "deuil impossible". Histoire écrite en deux partis, la première sur ses origines à laquelle il a crû, et la deuxième qui lui fera découvrir le passé véritable de ses parents et comprendre l'influence qu'elle a encore sur le présent.
Le point commun : Le style d'écriture, joliment poétique, à l'époque de la Seconde Guerre mondiale
Il fallait oser être aussi sincère, dire les mots qui ne sont pas avouables :"être orpheline, c'est épatant". Ce livre est aussi bien un regroupement de tous les moments qui expriment sa douleur, qui lui donnent et qui sont autant de témoignages du manque, que de photos accompagnés de commentaires très drôles.
Le point commun : on retrouve l'histoire d'une famille joyeusement barré, racontée de façon très vivante.
Monica Sabolo - Tout cela n'a rien à voir avec moi
Afin de comprendre ce qui se joue en elle lorsqu'elle tombe amoureuse, le pourquoi des errements, de l'aveuglement et des déceptions, l'auteur va chercher la part transmise par ses parents, celle qui se rejoue et qu'elle ne cesse de faire revivre. Elle donne à son roman une forme inédite, construit scientifiquement selon les principes métaphysiques de l'amour, en se proposant comme sujet d'étude. Où se mêle aussi bien un vocabulaire de fin du monde que des lettres hilarantes écrite à la direction de FB demandant l'autorisation d'espionner un certain profil.
Le point commun : on retrouve la question de l'influence des parents sur l'être en devenir que nous sommes, mais écrit noir sur blanc.
Drôle de nom pour un enfant. Peut être moins quand on sait que Baby suit son père junkie partout où il va, lui vouant un culte naïf et touchant, même quand elle se retrouve placé en foyer. Tout est écrit de son point de vue auquel il nous faut se fier.
Le point commun : c'est la lutte pour conserver sa part d'enfance et son innocence, protégé par l'imagination.