Khalida Jarrar est la 16ème parlementaire palestinienne détenue par les Israéliens, sur un total de quelque 130 élus, a dit à l'AFP une porte-parole. Khalida Jarrar, cadre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche marxiste et laïque), a été arrêtée "à cause de risques substantiels pour la sécurité dans la région", a dit une porte-parole de l'armée israélienne. Cette porte-parole n'a pas dit précisément ce qui était reproché à Mme Jarrar. Mme Jarrar a incité "à la violence et au terrorisme au cours des derniers mois", a-t-elle dit. La porte-parole a en outre invoqué l'appartenance de Mme Jarrar au FPLP, organisation considérée comme terroriste par Israël.
Elle a aussi invoqué l'ordre d'expulsion délivré contre Mme Jarrar en août 2014 par l'armée israélienne. Mme Jarrar a contrevenu à cet ordre au cours des derniers mois, a dit la porte-parole, sans préciser si cela faisait partie des raisons pour lesquelles elle avait été arrêtée.
Mme Jarrar avait reçu en août 2014 chez elle à Ramallah des mains des soldats israéliens un ordre de partir de Ramallah sous 24 heures pour Jéricho, également en Cisjordanie. Elle ne devait plus quitter le district de Jéricho pendant six mois, sauf autorisation du commandement militaire israélien en Cisjordanie. Mme Jarrar avait refusé de signer cet ordre. L'armée israélienne l'accusait d'être une menace pour "la sécurité de la région", mais Mme Jarrar elle-même ignorait complètement ce qu'on lui reprochait exactement, avait-elle dit à l'époque.
Une telle mesure est rarissime, disait à l'époque le Centre palestinien des droits de l'Homme.
Selon le club des prisonniers, l'armée s'est à nouveau présentée en force chez elle et l'a arrêtée jeudi à 1H30 du matin. Mme Jarrar a été la première députée du FPLP élue au parlement palestinien. Elle a été en charge du dossier des détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.
Le parlement palestinien n'a plus siégé depuis 2007, au lendemain des élections remportées en 2006 par le Hamas islamiste, et qui ont quasiment conduit à une guerre civile avec le Fatah du président Mahmoud Abbas.
Source : Lorientlejour