Depuis que j’ai créé ce blog en 2008, je n’ai eu de cesse de prendre la défense des stagiaires et des jeunes en général. Mes lecteurs comprendront donc que je me sois étranglé en lisant l’article consacré au stagiaire roi dans Madame Figaro.
Le making of.
Ayant accepté une demande d’interview de Marion Galy-Ramounot, j’ai exprimé, comme je le fait toujours, une vision positive de la jeunesse (trop clémente selon elle). Non pour plaire mais parce que j’ai la conviction que les jeunes générations sont porteuses d’espoir et méritent que l’on s’intéresse aux nombreuses difficultés d’insertion qu’elles rencontrent.
De notre échange d’environ 1 heure, la journaliste retient une expression : « libre et rafraichissante » et une citation d’Oscar Wilde. Le tout noyé dans un délire qui présente le stagiaire comme un enfant gâté capricieux.
Inutile de le préciser, cette présentation est en opposition totale avec mes idées. Mon blog parle pour moi. Qu’il s’agisse d’alerter les entreprises sur la nécessité d’offrir aux stagiaires des conditions de travail décentes (lire ici), de dénoncer un groupe ayant réduit les indemnités de stage (là), j’ai toujours pris leur défense. Ayant été stagiaire à 300 euros par mois, je connais leur réalité…
De la même façon, je n’ai pas non plus hésité à dénoncer les conditions d’accès au logement des jeunes (ici) ou leur sous-représentation dans le monde politique (là) ou même à parler du désarroi de la jeunesse grecque (ici).
A la lecture de l’article de Madame Figaro, j’ai ressenti une profonde trahison car non seulement il ne reflétait pas mon point de vue mais laissait croire que je validais ce délire sur le stagiaire roi (en témoigne les nombreux messages hostiles reçus sur Twitter de jeunes persuadé qu’il s’agissait de ma pensée).
En privé, la journaliste m’envoie des messages pour me dire que c’était à prendre au second degré sur le ton de l’humour. J’ai immédiatement répondu disant que cela ne me faisait pas rire et en demandant à la journaliste de retirer mon nom de cet article. Cette dernière à refusé, arguant du fait que ce n’était pas dans ses habitudes (on rêve…).
Mon analyse
La journaliste a imaginé qu’un article décalé ferait du buzz. C’est gagné sur ce plan puisque son brûlot a été tourné en ridicule en une seule journée par les Inrocks et Libération.
Maintenant que les choses soient claires : je ne valide aucunement le contenu. Elle c’est elle et moi c’est moi.
Edit : on me signale sur Twitter que la journaliste aurait recyclé un de ses anciens articles (Cf photo ci-dessous). Voilà qui montre bien qu’il s’agit de sa vision personnelle et non de la mienne.