Snow Queen, le très beau conte mélancolique et enneigé de Michael Cunningham

Par Filou49 @blog_bazart
02 avril 2015

Tout le monde le sait, à part peut-être les petites filles de 5-6 ans qui hurlent "Libéré Délivré" à tue tête ( j’en connais une à la maison), La Reine des Neiges (Snow Queen en français, pour ceux qui sont encore plus nuls que moi en anglais) c’est, avant d’être un dessin animé à grand succès deDisney , le fameux conte d’Andersen.

Et évidemment, c’est bien sur à ce conte très célèbre que renvoie le titre du nouveau roman de Michael Cunningham, l’auteur du très beau romanThe Hours ( adapté au cinéma par Stephen Daldry), et que j’ai eu la chance de lire grâce à Babelio et son opération masse critique spéciale.

Un conte d’Andersen que l'auteur cite en introduction de son roman et à plusieurs reprises au fil des pagesde cette intrigue qui ressemble un conte hivernal. Mais un conte plus triste que léger, ce qui n'est pas pour me déplaire, avouons le.

Il faut dire que "Snow queen" a pour toile de fond un New York enneigé, un peu ouaté, et fortement mélancolique, comme le sont les quatre personnages principaux de ce très beau roman, qui à la fois ne raconte pas grand-chose ( c’est plus un roman d’introspection qu’un roman à clé) et en dit énormément sur les relations humaines.

Un quatuor qui aspire à un bonheur difficile à appréhender,et qui a, comme tout un chacun, un peu de mal à se donner les moyens- matériels et métaphysiques- d’atteindre cet idéal.

Mais malgré (ou grâce) à cette inaptitude au bonheur, ces 4 personnages que nous décrit Cunningham à travers trois parties situées à trois années différentes (2004,2006 et 2008) sont profondément attachants car profondément humain.

Que ce soit Barrett, intello qui vivote à droite et à gauche et qui se remet difficilement d’une rupture amoureuse annoncée par SMS., Tyler, son frère, cocaïnomane épisodique, musicien au succès aléatoire, Beth, la compagne. De Tyler, qui se meurt d’un cancer ou Liz, amie et figure maternelle des deux frères et couguar désillusionnée et en manque d’affection, ces personnages inventés par Cunningham nous touchent directement au cœur.

Et par ailleurs, j'ai particulièrement apprécié la manière dont l’auteur met en place les pièces der son puzzle et nous délivre petit à petit des informations pourtant essentielles de chacun de ses personnages.

Parsemé de pointes de poésie et même d’un brin de surnaturel (le livre commence le jour où le personnage principal Barnett est persuadé d’avoir vu une lumière divine dans les rues de New York), Snow Queen est un très beau roman, dont la lecture se mérite sans doute un peu, mais qui prouve une nouvelle fois la grande qualité de la plume de ce grand auteur américain.

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